Le grossiste débloque pour plusieurs milliers de ses clients de nouvelles lignes d’encours pouvant aller jusqu’à 10.000 €. Une initiative qui reprend le principe de ses opérations « coup de cœur ».

 

A l’instar d’ETC et ou de Tech Data, Ingram Micro annonce qu’il va relever massivement les encours de ses petits clients. Le grossiste généraliste va mettre à disposition de la plupart de ses clients dits en prépaiement, c’est-à-dire dont la limite de crédit est nulle ou quasiment, jusqu’à 10 000 € de ligne d’encours. Une mesure dictée par la réduction drastique des limites de crédit accordées par les assureurs et qui concerne potentiellement plusieurs milliers de ses clients, selon Christian Bittebierre, pdg du grossiste.

 

« Cette opération est réservée à nos revendeurs orientés PME, lesquels représentent environ 40% de notre chiffre affaires total, explique ce dernier. Elle s’adresse plus particulièrement aux plus petits d’entre eux, ceux qui commandent sporadiquement chez nous et dont on ne connaît pas nécessairement l’historique de paiement. »

 

Bien entendu, le grossiste espère que cette initiative va lui apporter des opportunités en termes de business ou, à tout le moins, ralentir la chute de son chiffre d’affaires. Mais il ne divulgue pas ses projections. Il se contente de préciser que les effets attendus n’interviendront pas avant deux à trois mois, le temps que les clients concernés soient correctement informés et que leur dossier soit constitué. A l’inverse, Christian Bittebierre convient que l’opération véhicule un certain nombre de risques.

 

Des risques accrus

 

Le premier risque concerne sa rentabilité. « Pour éviter des surcoûts significatifs, nous devons faire en sorte d’en automatiser le plus possible le back-office », explique-t-il. C’est pourquoi le grossiste compte privilégier les paiements par traites non acceptées ou par carte bleue avec débit différé, qui permettent de limiter les relances mais aussi les impayés.

 

Le second risque majeur est lié aux défaillances potentielles. Mais, sur ce point, Christian Bittebierre est confiant : « ce sont en général les plus petits revendeurs qui sont les mieux armés pour affronter les périodes de crise. Ils courent moins après le business que les gros et sont plus adaptables. Enfin, notre risque sera d’autant moindre qu’il sera réparti sur un grand nombre de clients. »

 

Si cette initiative est une première par son ampleur, Ingram Micro a déjà eu l’occasion d’en expérimenter le mécanisme à plusieurs reprises lors de ses opérations « clients coups de cœur ». Ces dernières sont en effet bâties sur les mêmes principes, à la différence qu’elles s’adressent à ses clients réguliers et qu’elles visent à leur offrir un surcroît d’encours provisoire dans les périodes d’activité les plus intenses.