RIM, Nokia, Samsung, Motorola, Huawei… Ingram Micro multiplie les référencements de grands fournisseurs de terminaux mobiles. Le signe d’un renversement des pouvoirs entre acteurs IT et télécoms.


Après plusieurs tentatives infructueuses, Ingram Micro semble en passe de réussir sa diversification dans le monde des télécoms. En témoigne le nombre de marques prestigieuses qui se bousculent désormais à son catalogue. En l’espace d’un an, le grossiste a signé des contrats européens avec RIM, Samsung, Motorola… Et au cours des dernières semaines, il a ajouté à cette liste les cartes Nokia en Grande Bretagne (qui a rompu au passage avec deux de ses distributeurs historiques 20:20 Mobile et DataSelect et qui pourrait faire de même dans les autres pays européens) et Huawei (valable en France).

Au côté des fabricants de terminaux, il convient de signaler l’entrée à son catalogue de marques d’accessoires, comme OtterBox, et d’éditeurs, comme Anomalous Networks (solutions de gestion centralisée des dépenses télécoms) ou BoxTone (système de gestion de flotte mobile)… Et le grossiste vient d’étendre son périmètre à la distribution de cartes SIM data prépayées en signant avec Datamobile.

La carte de Datamobile, qui fonctionne dans 108 pays et se recharge en ligne, permet de rester connecté en situation de mobilité dans les zones non couvertes par le Wifi. Ingram Micro prévoit de commercialiser ces cartes en boîtes à l’unité (25 €) et en bundle avec des tablettes 3G ou des smartphones. « Ce concept de carte SIM data prépayée est très prometteur car le modèle traditionnel des opérateurs consistant à subvention les terminaux moyennant un engagement de 24 mois des clients ne fonctionne pas pour les tablettes 3G », explique Pierre-Yvon Mechali, directeur exécutif de la division Telco EMEA du grossiste.

Ces référencements en chaîne témoignent du renversement des pouvoirs qui s’opère entre les acteurs traditionnels de l’IT et ceux des télécoms. « Aujourd’hui, le terminal téléphonique a vocation à s’insérer dans l’infrastructure IT globale des entreprises, analyse Pierre-Yvon Mechali. À ce titre, il doit pouvoir être administré de manière centralisée. Dès lors, les acteurs IT deviennent légitimes pour le commercialiser et le déployer. Ce ne sont pas les acteurs traditionnels télécoms qui accompagneront demain les clients dans le déploiement de leur stratégie mobile. Car leur savoir-faire se limite essentiellement à la gestion de l’abonnement et de la facturation. Quant aux opérateurs, ils doivent revoir leur modèle économique et de renforcer leurs infrastructures qui ploient sous l’explosion des data. »

Le directeur de l’activité Telco d’Ingram ne divulgue aucune information sur le poids des télécoms dans les revenus globaux d’Ingram mais confirme que les ventes sont en très forte croissance. Cette ligne de business sera d’ailleurs l’une des principales attractions de son prochain Showcase, qui se tiendra les 18 et 19 octobre à parc des expositions du Bourget.