Un nouveau plan social attend les équipes d’IBM France en 2023. La direction l’a annoncé au comité d’entreprise le 14 décembre. Le plan de réduction d’effectif concernera jusqu’à 114 personnes. Il s’inscrit dans le cadre d’un Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE) constitué uniquement d’un Plan de Départs Volontaires (PDV). Sont prévues des Mesures de Fin De Carrière (MFDC) ou des Mesures de Départs Volontaires (MDV) pour les salariés volontaires n’ayant ni l’âge ni les trimestres.

Le plan devrait mettre un terme aux activités industrielles de l’usine de Montpellier, la dernière usine du groupe en France, précisent les élus de la CFDT sur leur blog. Il devrait aussi réduire les effectifs dans les activités de maintenance matérielle et logicielle, les fonctions de support et les labos de recherche. Seule IBM France SAS, qui emploie 2 800 salariés sur les 4 500 du groupe en France, est concernée par le plan. Pour rappel, un quart des effectifs de la filiale française avait rejoint Kyndryl après la scission des activités d’infogérance fin 2021.

« Il s’agit d’une réduction de l’effectif pour, d’une part, relocaliser aux USA les dernières activités industrielles et d’autre part, augmenter les profits en poursuivant la politique de déplacement d’emploi vers des pays à bas coût, en particulier d’Europe de l’Est et en Inde », déplorent les élus de la CFDT.

Le plan passe d’autant plus mal que selon eux IBM France SAS est bénéficiaire (60 M€ en 2021), dispose d’une importante réserve de trésorerie et perçoit le crédit impôt recherche (CIR) en France, qui minore ses impôts. Enfin, chercher à accélérer le départ des seniors leur parait « une politique sociale paradoxale alors que le gouvernement entend prolonger l’âge légal de départ à la retraite ».

Réunis en CSE Central, les élus avaient déjà critiqués au printemps dernier un manque d’anticipation des évolutions du marché et une politique financière court-termiste au détriment de la capacité d’investissement. Ils s’inquiétaient déjà de l’adaptation des effectifs à la transformation de la compagnie.

Les élus de l’Unsa, premier syndicat chez IBM France, soulignent que les négociations sur ce plan vont commencer dès le début de l’année 2023. Ils espèrent signer un accord d’entreprise pour améliorer les conditions de départ proposées car, disent-ils, les conditions de départ ne sont pas à ce stade au niveau des précédents PSE de 2020 et 2021.