Parti de zéro en 2002, Foliateam est parvenu à force d’opérations de croissance externe – pas moins de 13 en quinze ans – à se hisser parmi les acteurs de référence de son secteur avec un chiffre d’affaires annuel de 40 M€ au 30 juin dernier (en croissance de 22%) et un effectif de 260 collaborateurs. Sur l’exercice en cours, l’entreprise devrait encore faire la démonstration de sa capacité à grossir rapidement en atteignant les 46 M€ de facturations.

Né du rachat par son actuel président, Dominique Bayon, de la Générale Téléphonique, un petit installateur téléphonique parisien réalisant à l’époque 1 M€ de chiffre d’affaires annuel avec une quinzaine de personnes, l’intégrateur télécom a enchaîné les rachats au cours des années suivantes en avalant successivement PMH, Electrophonie, Alliance Télécom Satem, Step Delco, et reprenant des parcs d’Ineo Com et de Syscom. Mais, malgré sa gloutonnerie, l’entreprise est restée longtemps relativement anonyme. Elle ne s’est fait connaître du marché qu’en 2013 avec le rachat en plan de cession de la moitié du périmètre d’exploitation de TR Services, qui comptait à l’époque parmi les principaux intégrateurs télécom français.

« Une opération risquée », comme en convient aujourd’hui Bruno David, directeur général du groupe. TR Services perdait à l’époque beaucoup d’argent et Foliateam s’était engagé à sauver 116 emplois, ce qui représentait un doublement de son effectif. Parmi les collaborateurs repris : Francis Houot, à l’époque directeur général opérationnel de TR Services, et aujourd’hui directeur général délégué de Foliateam. « Garder Francis et son équipe de management a été l’une des meilleures décisions que nous ayons prises, se félicite aujourd’hui Bruno David. Lui et son équipe se sont engagés pour redresser l’entreprise ».

Comment s’y sont-ils pris ? « C’est la magie de l’intraprenariat, poursuit Bruno David. Quasiment tous les managers du groupe – soit une grosse vingtaine – sont associés au capital. C’est motivant. L’autre paramètre déterminant a été la vitesse d’exécution. En deux mois toutes les équipes ont été physiquement rassemblées avec une affectation dans la nouvelle organisation ».

Premium Alcatel ; opérateur switchless ; partenaire Mitel et très actif dans le financement, TR Services a permis à Foliateam de se renforcer sur ses métiers historiques. Peu avant, le groupe avait mis la main sur l’intégrateur ETP Tetracom qui lui avait offert les certifications Premium Alcatel, une forte expertise dans l’hôtellerie de prestige (Crillon, Ritz, Rotal Monceau…) et ouvert les portes du groupe Résadia, dans lequel Foliateam reste très impliqué. Puis fin 2015, Foliateam s’est offert l’opérateur-hébergeur Acropolis, propriétaire de ses datacenters, pour 4 M€. Dernière acquisition en date en juillet dernier, celle de Cirque France (en procédure de sauvegarde), à la fois spécialiste en Trunk SIP, MVNO mobile et opérateur de Cloud, ce dernier lui apporte la compétence Avaya qu’il n’avait pas.

À l’issue de ces multiples acquisitions, Foliateam maîtrise une diversité de métiers et de compétences qui lui permettent de se positionner comme intégrateur télécom et comme opérateur sur toute la chaîne de valeur du système de téléphonie de ses clients. « On est à la fois opérateur cloud, opérateur voix (dont on produit l’intégralité du service, y compris la portabilité), opérateur de connectivité (services MPLS multiopérateurs), opérateur mobile (multiopérateurs)… », détaille Francis Houot. Foliateam se présente même comme un opérateur de collaboration depuis qu’il est devenu partenaire CSP de Microsoft et qu’il a, à ce titre, la possibilité « d’hybrider » Office 365 avec ses offres de téléphonie et de visioconférence.

Foliateam a désormais l’ambition de devenir un opérateur majeur sur le marché français. La société s’est fixé pour objectif d’atteindre les 60 M€ de CA en 2019 en poursuivant sa stratégie d’acquisition en fonction des opportunités. Pour cela, elle a sécurisé un minimum de cash en levant 5 millions d’euros auprès de la BPI et de France Valley en octobre 2015.