Devoteam est le seul acteur français à participer au projet de bourse du cloud de la Deutsche Börse. Le directeur de l’offre Cloud de la SSII, Fabrice Sarlat, nous détaille le projet, et le rôle de sa société.

 

Channelnews :  Pourquoi une bourse du cloud ?

Fabrice Sarlat : C’est un projet de la Deutsche Börse né il y a environ 3 ans. La salle des marchés financiers allemande intervient également dans le marché de l’énergie. Ils se sont aperçus que le cloud, à l’instar de l’électricité, permettait d’échanger de l’énergie numérique par le biais de réseaux.

Ils se sont alors rapprochés de Zimory, un fournisseur de solutions de cloud allemand pour lancer le projet. Celui-ci a été ouvert il y a un peu plus d’un an à des early adopters, dont Devoteam.

Le Cloud offre de nombreux avantages aux entreprises mais son adoption est freinée par des contraintes légales et de contractualisation qui peuvent prendre 6 ou 9 mois. La comparaison des offres des différents fournisseurs, l’absence de normes de sécurité et de normes juridiques, le problème de la réversibilité, de la géolocalisation des données, tout cela complique les choses. Une salle de marché a donc tout son sens. Consommateurs et fournisseurs peuvent y entrer et se mettre d’accord.

Deutsche Börse, qui gère les flux, contrôle et garantit les conditions de qualité, de sécurité, de réversibilité, vérifie que tout passe par le bus standard et donne ainsi une vraie vision de la concurrence.

La bourse du Cloud de Deutsche Börse est une première européenne et même mondiale. Elle a une vocation internationale.

 

Quel est le rôle de Devoteam dans le projet ?

Fabrice Sarlat : La salle de marché s’appuie sur la technologie Zimory, constituée de deux composants : Zimory Command, qui agit comme une tour de contrôle, et Zimory Connect, qui permet de relier un producteur ou un consommateur à la place de marché.

Devoteam, qui est la seule société française à faire partie du programme, intervient à deux niveaux. Tout d’abord en tant qu’intégrateur de Zimory Connect pour mettre en place la technologie chez le client. D’autre part, et c’est le plus important, en tant que capacity manager en opérant la salle de marché pour les clients et en y ajoutant la nécessaire couche d’intégration technique et applicative. Nous nous appuyons pour cela sur notre offre de système d’information hybride, qui permet de maximiser le cloud public au sein de l’infrastructure des clients afin de réduire les coûts et d’apporter une meilleure agilité ;

Nous participons également à la mise en place de standards au niveau européen. La Deutsche Börse cherche à standardiser les connecteurs afin d’établir un cadre de communication unique et ainsi favoriser l’installation du cloud sur le continent.

 

Proposez-vous une offre de conseil spécifique à vos clients ?

Fabrice Sarlat : La connexion à la salle de marché s’accompagne d’un volet organisationnel. Le client doit en effet se conformer au cadre de la salle de marché, ce qui nécessite un ajustement technique, un ajustement des processus et un ajustement de l’organisation.

Quelle clientèle ciblez-vous ?

Fabrice Sarlat : Très clairement les comptes SBF 120 et les ETI, des entreprises qui ont des besoins de capacité conséquents ou élastiques, ou encore des entreprises soumise à des cycles métiers très volatiles.

On voit ainsi aujourd’hui les demandes en stockage exploser à cause d’internet et des applications métiers, notamment dans le retail et chez les opérateurs télécoms. Le stockage on premise coûte très cher. La place de marché permet d’ajuster capacité et volume à coût moindre.

Nous établissons également un catalogue d’offres standard pour le calcul intensif. Il est en cours d’affinage. Des items standards en matière de CPU, de RAM serviront de critères de comparaison.

On s’intéresse par ailleurs aux critères de géolocalisation des données afin de répondre aux attentes règlementaires. Ces données pourront être stockées en Allemagne, en France, en Italie etc. selon les vœux du client.

 

Est-il prévu d’ajouter une couche applicative à l’offre IaaS ?

Fabrice Sarlat : Si on monte plus haut dans la plateforme, notamment en intégrant du SaaS, on se rapproche trop des besoins métiers, ce qui complique la comparaison des prix.

Cela dit, Devoteam peut apporter ses services, offrir en plus de l’IaaS des couches middleware au client final.

 

Quand la bourse du Cloud sera-t-elle opérationnelle ?

Fabrice Sarlat : La phase bêta a été lancée en mai. La commercialisation est prévue en janvier 2014.