Un mois après le rachat d’Euriware par Capgemini, on en sait un peu plus sur la manière dont ce dernier compte intégrer son acquisition. Les salariés devraient rejoindre l’unité économique et sociale (UES) Capgemini au 1er janvier.

Une unique réunion de négociation a eu lieu à ce sujet le 4 juin. La direction devrait au passage obtenir que l’intégration des collaborateurs d’Euriware dans l’UES Capgemini se fasse sans renégociation préalable de leur statut et que ce soient donc les accords de Capgemini (moins-disants) qui s’appliquent.

François Hucher, le nouveau PDG d’Euriware a également annoncé au cours d’un tchat avec les salariés qui s’est tenu ce mardi 17 juin qu’une consultation serait engagée à partir de septembre sur la « concentration des fonctions support » d’Euriware. Une annonce qui fait craindre aux syndicats des suppressions de postes et des transferts vers le centre de services partagés du groupe à Saint-Priest (69).

Au cours du même tchat, le PDG a évoqué une deuxième consultation, cette fois à propos de l’avenir de l’activité infogérance d’Euriware qui compte 850 personnes et qui doit rejoindre la division outsourcing de Capgemini (800 collaborateurs). Mais là encore, les organisations syndicales craignent les conséquences sur l’emploi, l’effectif infogérance de Capgemini France ayant fondu des trois quarts en cinq ans.

Des inquiétudes confortées par un rapport Sextant commandé en mars dernier par le CCE de l’UES Capgemini pour mesurer les impacts du rapprochement entre les deux sociétés. Achevé en mai, le rapport pointe le niveau plus élevé des salaires chez Euriware et la moyenne d’âge supérieure (43,3 ans contre 37,7 ans, avec une proportion de +45 ans de 45% contre 25% chez Cap).

Des différences qui pourraient faire perdre près de 1 point de marge à Capgemini France (et même près de 3 points à Sogeti HT), selon Sextant, qui estime que Capgemini pourrait être tenté de réduire les budgets d’augmentation de salaires et de renforcer sa politique de sélectivité pour réduire sa masse salariale.

Et de conclure : « Certaines catégories de salariés d’Euriware pourraient être fragilisées, notamment les plus de 45 ans et les fonctions supports qui sont relativement plus importantes que chez Capgemini. […] Malgré un engagement de maintien de l’emploi, des postes pourraient être supprimés par le non remplacement des départs. Cela pourrait impacter les salariés d’Euriware mais aussi ceux de Capgemini restants dans l’entreprise, en raison du transfert de la charge de travail. »