Le fonds d’investissement spécialisé dans le redressement d’entreprises en difficulté vient de se porter candidat à la reprise du spécialiste de la vidéosurveillance IP SafeTIC, en redressement judiciaire depuis octobre. 

Butler Capital a proposé la reprise de 92 salariés (dont 27 au siège d’Aix-en-Provence) sur un total de 230 en France, a indiqué hier le pdg Patrick Fornas aux salariés au cours d’une conférence téléphonique. Toutefois, le pdg craint que Butler Capital retire son offre si le tribunal, qui a mis sa décision en délibéré jusqu’au 21 février, ne statue pas plus rapidement.

Butler Capital s’était déjà illustré il y a quelques mois en reprenant le groupe de réparation d’appareils électroniques Anovo, dont il s’est engagé à sauver plus de 4.400 emplois, dont 758 en France. Le groupe Walter Butler est également propriétaire de la majorité du capital de la SSII Osiatis.

Sollicité par Channelnews, Butler Capital n’a pas donné plus de précisions sur les motivations qui le conduisent à s’intéresser à SafeTIC, ni sur son projet industriel. Seul repreneur en lice, le fonds fait savoir qu’il a le soutien des syndicats et du management de l’entreprise.

Il devrait vraisemblablement axer son projet sur le développement du DOC, son concept de défrilateur connecté qui fait l’objet d’un brevet et qui a connu un bon démarrage jusqu’aux déboires de la société. Une offre qui présente l’avantage d’offrir un revenu récurrent si tant est que c’est ce que recherche Butler à travers ses différentes acquisitions.

Pour bénéficier de ce modèle récurrent, le repreneur devra toutefois rompre avec la vente one shot (ou vente en cycle court), qui a fait les beaux jours de Safetic en lui permettant d’atteindre les 100 M€ de chiffre d’affaires, mais qui l’a aussi probablement conduit à sa perte. Outre l’insatisfaction clients que cette méthode génère et le turn-over considérable des commerciaux, elle a pour défaut de placer l’entreprise qui y recourt à la merci des leasers.

La solution peut consister, comme l’a fait STS Group avec Risc, à créer sa propre captive financière. Ce qui permet de récupérer une part non négligeable de la marge générée par les contrats.