Les 119 personnes visées par le plan social d’Ares recevront leur lettre de licenciement d’ici à la fin de la semaine. Ares doit encore, pour survivre, obtenir l’abandon d’environ la moitié de ses dettes.
Ses activités négoces cédées et le plan social entériné, Ares peut s’attaquer à la négociation de sa dette. La SSII vient en effet de franchir une nouvelle étape de son processus de réorganisation en clôturant la procédure d’information-consultation des salariés sur le Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) engagé fin septembre, suite à l’avis (défavorable) rendu la semaine dernière par le Comité d’entreprise.
Destiné à adapter la masse salariale au nouveau périmètre de la société – le chiffre d’affaires va être divisé par quatre – ce PSE prévoit le licenciement de 119 personnes (sur un peu plus de 1300) et devrait coûter environ 3,5 M€, somme prise en charge à 85% par les AGS (Assurance Garantie des Salaires) sous forme d’avance remboursable. Les personnes concernées seront informées de la procédure qui les vise au cours des prochains jours.
A l’issue de ce plan social, l’effectif de la SSII devrait être revenu à environ 1200 personnes pour un chiffre d’affaires prévisionnel en rythme annuel de l’ordre de 100 M€. Un chiffre d’affaires qui paraît un tantinet optimiste à certains mais qui est « parfaitement conforme avec les ratios de la profession », estime Michel Berjamin, le pdg de la société, qui se fondant sur le nombre de personnes facturables (plus de 1000).
Les créanciers devront faire des concessions
Mais au-delà de la masse salariale, la SSII doit encore régler le problème de sa dette. Officiellement de 90 M€ au moment de la mise en redressement judiciaire le 21 juillet, le passif déclaré atteint encore à ce jour 75 M€. Une estimation qui devrait encore être revue à la baisse dans les prochaines semaines, la direction estimant la dette réelle autour de 60 M€.
Un endettement qui reste cependant bien trop important eu égard à la marge d’exploitation escomptée. Pour que son plan de continuation ait des chances d’être accepté par le tribunal de commerce le 21 janvier (fin de la période d’observation), la SSII ne doit pas dépasser 3 M€ de remboursement annuel. Or au niveau actuel de son passif, c’est au moins 7,5 M€ qu’elle devrait trouver chaque année pendant dix ans.
Huit à neuf millions en cash pour négocier
La marge de manœuvre est faible mais Michel Berjamin, veut y croire. « Grâce au solde net de cessions (4 M€) et au solde du dépôt de garantie de 10 M€ déposé chez notre assureur crédit, nous devrions disposer de 8 à 9 M€ en cash que nous pourrons mobiliser à l’usage de nos créanciers en échange d’abandons de dette », explique-t-il. Il mise également sur l’apport d’argent frais de la part de ses actionnaires, voire de nouveaux actionnaires.
Quoi qu’il en soit, Ares devra faire vite car, selon l’expert mandaté par le Comité d’entreprise, la société sera à court de liquidités début janvier. S’il ne devait pas y avoir de solution d’ici là, Ares risque tout simplement d’être mis en liquidation et d’être cédé au plus offrant, au grand dam de ses actionnaires, qui perdraient tout, mais également des salariés, qui auraient probablement alors à subir une réorganisation autrement plus drastique.