Désormais propriété du fonds d’investissements allemand Orlando, le mainteneur A&O, issu de l’activité maintenance d’EDS France, relève la tête après plusieurs années de déclin.

 

Incontestablement la maintenance a le vent en poupe en cette période de récession économique. Christian Rebaudo, directeur général d’A&O Systems + Services France, l’un des principaux mainteneurs multimarques hexagonaux (850 personnes pour 80 M€ de CA), constate que sa croissance a atteint 4 à 5% sur la première moitié de l’année 2009, au dessus de ses prévisions initiales. Mieux, même son activité intégration (20% des revenus), en perte de vitesse en 2008 du fait de l’effondrement des prix du matériel, devrait revenir à la croissance sur l’exercice.

 

La société a en effet engrangé de nombreuses signatures au cours des derniers mois. Partenaire historique de gros donneurs d’ordres tels que IBM, HP, Dell, Kyocera ou Cisco, et bien implantée dans la grande distribution ou l’administration fiscale, elle est devenue l’un des trois partenaires maintenance de Lexmark à l’été 2008.

 

Depuis, elle a également remporté un contrat avec un éditeur de logiciels de gestion de points de vente, signé le maintien durant sept ans des 16.000 terminaux d’une grande entreprise de paris et conclu un partenariat avec une SSII dans le domaine des services de proximité (activité qui pèse 30% de ses revenus). Enfin, elle est sur le point de remporter un gros projet d’intégration de voix sur IP (sa spécialité avec les réseaux et la sécurité) pour les dépôts d’une chaîne de distribution et discute avec les grands outsourcers pour qu’ils lui confient leurs contrats d’assistance sur site.

 

Une priorité : l’amélioration de la productivité

 

Ces signatures sont probablement la conséquence de ses efforts pour améliorer ses prix. Après avoir dû reconstruire entièrement son système d’information (qu’elle a partagé juqu’à juin 2007 avec EDS), la société s’est attaquée à l’amélioration de sa productivité. « Un chantier sur lequel nous avons encore une marge de progression importante », admet Christian Rebaudo. Ainsi, en 2008, la décision a été prise de centraliser la planification des interventions sur son centre opérationnel d’Aix-en-Provence (qui emploie 70 personnes), afin d’améliorer les délais d’intervention.

 

Toujours dans cette logique, la société vient de porter de quatre à huit le nombre de ses responsables de région afin de réduire leur périmètre géographique et améliorer la gestion des 310 techniciens itinérants. A&O réalise désormais 60% de ses interventions dans la journée et intervient en moins de 4h00 sur l’ensemble du territoire grâce à ses 56 agences techniques et ses douze dépôts régionaux.

 

Un actionnariat stabilisé

 

A&O profite probablement aussi de la stabilisation de son actionnariat. Née de la fusion de La Française de Maintenance, de Memorex Telex (racheté en 2001) et des activités services de proximité d’EDS France en 2003, la société a été filialisée sous le nom de EDS Global Field Services en 2004, puis revendue en 2006 à l’Allemand A&O Systems, avant d’être cédée au fonds d’investissements Orlando le 1er février 2008. Une période de huit années de rachats et de changements d’actionnaires successifs qui semble désormais close.

 

En effet, contrairement aux précédents actionnaires, Orlando s’inscrit dans une perspective de moyen terme. « Notre actionnaire a indiqué qu’il resterait au capital au moins cinq ou sept ans, ce qui nous laisse le temps de construire un projet industriel et de l’exécuter sur le fond », note Christian Rebaudo. Et d’améliorer sa notoriété. Rompant avec le passé, la société, qui compte 2.700 salariés au niveau européen, s’est attaché les services d’une agence de relation presse et sponsorise des événements sportifs (Course d’endurance de SPA) et culturels (Opéra en plein air du Parc de Sceaux).