Société de distribution de matériels neufs et recyclés de 550 salariés réalisant 220 M€, Itancia a toujours conjugué business et développement durable depuis sa création en 1991. À l’époque, l’entreprise fait ses premières armes dans la réparation et le reconditionnement d’équipements de téléphonie, se plaçant d’emblée dans une logique d’économie circulaire.

Sensibilisé aux enjeux sociaux et environnementaux – il a commencé par décrocher une maîtrise de biologie des organismes et des populations avant de bifurquer vers des études de commerce – son fondateur Yann Pineau (photo), a d’emblée impliqué son entreprise dans le financement d’actions en faveur de la biodiversité. D’abord via la fondation Nicolas Hulot (Fondation pour la nature et l’homme), puis via son propre fonds de dotation. Itancia consacre ainsi 300 à 500 K€ chaque année à son financement. À ce titre, l’entreprise est notamment un gros partenaire de la LPO (Ligue pour la protection des oiseaux).

Mais son engagement ne s’arrête pas là. L’entreprise a investi massivement dans des panneaux photovoltaïques depuis douze ans, cumulant plus de 4.500 m2 de panneaux. De quoi couvrir 40% de sa consommation électrique. Itancia a aussi converti l’intégralité de sa flotte de 45 véhicules d’entreprise (hors techniciens) à l’électrique. Les bâtiments sont passés en pompe à chaleur. En cumulé, l’entreprise investit chaque année 1 à 1,5 M€ dans des initiatives à visée écoresponsable, explique Yann Pineau.

Un budget conséquent qui démontre que l’entreprise n’a jamais perdu de vue ses objectifs business. Après le reconditionné, qui représente aujourd’hui 45 M€ de chiffre d’affaires annuel et emploie 150 personnes, Itancia s’est diversifié dans la distribution à valeur ajoutée. C’est aujourd’hui l’activité dominante en termes de chiffre d’affaires, avec 160 M€ de facturations annuelles et un catalogue de quelques 70 marques, parmi lesquelles Alcatel, Jabra, Poly et Promethean sont ses marques phares.

Mais au côté de ces deux pôles, Itancia a su faire émerger – en grande partie grâce à une série d’acquisitions – une activité de services relativement diversifiée. L’offre de cette entité, baptisée Itancia Factory et réalisant 15 M€ de chiffre d’affaires annuel avec près de 200 salariés, va ainsi du conseil à la maintenance en passant par la masterisation de postes de travail, les services logistiques sur mesure et le rebillage (récupération de composants électroniques).

L’ensemble dégage un résultat opérationnel de l’ordre de 10 M€ par an qui permet à l’entreprise d’autofinancer sa croissance. Itancia est actuellement sur un rythme de croissance organique de l’ordre de 10% par an sur l’ensemble de ses activités. Toutes sauf une : les smartphones reconditionnés pour le marché grand public. Le groupe a décidé de mettre fin à l’incursion initiée il y a trois ans sur ce segment marché, faute de rentabilité suffisante.

Le distributeur a également décidé de céder sa filiale allemande au 1er octobre, à défaut d’être parvenu à lui faire atteindre la taille critique. Deux semi-échecs qui devraient brider sa croissance sur l’exercice en cours. Mais Yann Pineau, en est convaincu, il y aura de nouvelles opportunités de croissance externe en 2023. Pas de quoi remettre en question en tout cas l’objectif de 350 M€ de chiffre d’affaires et de 890 collaborateurs que le groupe s’est fixé pour 2025.