Intégré dans Vsphere, VSAN est une nouvelle fonctionnalité qui risque de réduire l’enthousiasme des investisseurs pour des solutions matérielles réunissant en un seul bloc, serveurs et stockage virtualisés.


La nouvelle solution de stockage de VMware, VSAN sera entièrement intégrée avec son logiciel vedette : VSphere. Bien qu’elle ne soit encore qu’en version Beta, elle devrait rapidement modifier l’approche du stockage des machines virtuelles. VSAN agrège automatiquement les disques des serveurs dans un cluster afin de créer un stockage partagé. Il pourra être rapidement approvisionné à partir de VMware vCenter durant la création des VM.  Il s’agit à fois d’un système de stockage à base d’objets et d’une plate-forme décisionnelle pour le  stockage des VM. Cela simplifiera, selon VMWare, les décisions à prendre sur les modes de stockage. VSAN est compatible  avec  les trois autres modules Vsphere High Availability (vSphere HA), vSphere Distributed Resource Scheduler (vSphere DRS) et Motion vSphere. Son objectif annoncé est donc de fournir à la fois une haute disponibilité et du stockage  dit « scale-out », sans limites d’ajouts de nouveaux espaces.

Ce sont des fonctions connues dans Red Hat et récemment introduites dans Windows Serveur 2012 R2 directement lié à l’hyperviseur HyperV. Cela simplifiera l’agrégation des volumes  présents sur les serveurs et leur transformation en une ressource partagée. VSAN permet aussi de faire l’abstraction des baies SAN et NAS. En terme de qualité de service (QoS),  des réelles méthodes de stockage dites «  virtuelles » pourront être créées, selon un niveau de performances requises.  Selon les nécessités du moment, et des temps de réponse des applications, l’administrateur pourra contrôler de façon plus fine les performances du serveur en assignant des ressources de stockage aux plus proches des VM. Les architectures VDI, très sensibles à ces limites de temps de réponse devraient profiter de ces évolutions. VSAN sera limité à un maximum de 32 nœuds soit la taille actuelle d’un cluster ESXi. Imaginées en premier lieu pour les hébergeurs, ces solutions devraient séduire les grandes entreprises qui se posent des questions sur le futur de leurs unités de stockage face à des vendeurs de clouds toujours plus concurrents.

Les risques  du Cloud


Nirvanix, un opérateur américain de stockage, qui réalise un chiffre d’affaire évalué à près de 70 millions de dollars pour 2012, a récemment cessé ses activités sans prévenir ou presque. En moins de 3 semaines les clients du site désormais courtisés par Rackspace et plusieurs spécialistes étaient invités à récupérer leurs données. Un mauvais point pour ce segment du cloud qui avait déjà beaucoup souffert. Néanmoins ces informations valorisent le cloud hybride et un retour au « vrai stockage ».

Si l’évolution VSAN ne fait pas que des heureux chez les constructeurs de baies virtualisées, les VSA, pour Virtual  Storage Appliance intégrant déjà serveurs et stockage de Vms, dans la logique des systèmes autonomes de Google, progressent.  VSAN de VMWare, même s’il réduit leurs champs d’action, les valorise. Les vendeurs de VSA précisent que l’idée chez eux est déjà depuis longtemps tout à fait au point. Pour tous,  les solutions « prêtes à l’emploi » ne sont pas un luxe dans des entreprises ou chaque minute de production perdue se chiffre en milliers d’euros.

Les offres de Nutanix et netscale se distinguent


Une des firmes le plus réputées dans le domaine du stockage des machines virtuelles hyperconverge s’appelle Nutanix et joue justement sur le coté simplificateur. Plus besoin de jongler avec les scripts de paramétrage, en 30 minutes clés en main, vous pouvez surfer sur l’interface Prism Management Software (un nom qui tout en faisant sourire devrait surement être modifiée pour ne pas effrayer les clients). Le tableau de bord Prism rédigé en HTML5 dispose d’interfaces de programmation de type REST, ce qui devrait simplifier l’intégration d’application d’administration du cloud.

L’idée pour Nutanix est bien sur de vendre des palettes de boitiers compact  NX1000, 3000 et 6000 aux hébergeurs qui n’auront plus à ce soucier des visser les disques et les cartes dans les racks. Là, d’un seul coup, à raison de deux ou quatre blocs serveurs par boitier, on dispose d’un ensemble cohérent de serveurs Intel multiprocesseurs Intel Sandy ou ivy bridge aptes à accueillir de 5 à 100 VM par blocs. La compacité des serveurs n’est pas un handicap pour la gestion des disques SSD et HD qui s’insèrent à raison de 4 à 5 disques de 1 à 4 to par bloc, les SSD étant de 128 ou 256 Go. L’intérêt de ces boîtiers, outre leur compacité et leur administration simplifiée, est d’offrir une consommation électrique réduite. Déjà utilisés par l’hébergeur Claranet, ces racks préfigurent les prochaines générations de serveurs toujours plus compacts. Pour les différencier de l’existant , les spécialistes VMWare parlent d’architecture hyperconvergée par opposition aux infrastructures convergées traditionnelles de type vBlock (VCE), FlexPod (Cisco-Netapp), PureFlex (IBM), vStart (Dell) ou BladeMatrix (HP)…

Nouveau venu en France, Scale Computing, poussé par le VAD lyonnais Hermitage solutions, reprend les mêmes idées que Nutanix mais en exploitant en interne l’hyperviseur KVM. Cela évite de payer la licence Vsphere de VMWare pour le stockage et les serveurs eux-mêmes sachant que les VM tournent indifféremment sur les différentes instances virtualisées. L’argument de Scale Computing est  donc aussi de simplifier l’administration des VM et l’offre prête à l’emploi. Au lieu de passer par les protocoles ICSI ou NFS comme ses concurrents et de recréer des appliances virtuels, finalement comme de  nouveaux San, la solution  des concurrents Nutanix ou Simplivity, elle donne accès direct au stockage. Le logiciel de Scale computing pilote ainsi directement des pools de disques SAS ou Sata selon le mode Raid 10. Basés sur de la ram et des disques classiques, les serveurs très compacts de Scale  démarrent à moins de 23 000 dollars alors que les  serveurs concurrents qui exploitent des cartes SSD sur le bus principal comme les FusionI/O coûtent de deux à trois fois plus cher. L’équipe de Scale Network vise les PME, un créneau mal ciblé par les grands du stockage qui visent surtout  les entreprises du CAC 40 ou les gros hébergeurs.

Sans aller tout à fait vers ce type d’intégration maximale optimisée pour les disques, Lenovo à l’instar de Dell et de ses vstart fait aussi lors de VMworld la promotion de serveurs conçus dans l’optique de la virtualisation avec  deux nouveaux serveurs rack : le ThinkServer RD540 et le ThinkServer RD640, équipés des récents Xeon E5. Ils sont destinés à répondre aux besoins de la virtualisation, du cloud et des calculs intensifs. Ils sont équipés en standard de disques RAID pour la protection des données, de fonctionnalités de gestion web à distance et d’une suite d’outils d’administration.La virtualisation du stockage toujours mieux maitrisée par les fabricants de serveurs est un moteur du changement dans les datacenters.

 

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