Depuis des années, Cisco et VMware s’affrontent sur le terrain du SDN, essayant chacun de convaincre que leur technologie est la meilleure. Mais à en croire CRN, les entreprises qui ont pris le pari de déployer les deux solutions côte à côte ne s’en plaignent pas. Bien au contraire, ils les trouvent plus complémentaires que concurrentes. Mieux encore, ces offres hybrides permettraient de résoudre des problèmes complexes.

Jusqu’à très récemment, expliquent nos confrères, les clients hésitaient entre les approches différentes des fournisseurs. L’offre Application Centric infrastructure (ACI) de Cisco combine matériel et logiciel en associant des commutateurs Nexus 9000 avec un contrôleur APIC (Application Policy Infrastructure Controller), permettant le provisionnement des applications sur des ressources physiques et virtuelles. De son côté, la plateforme NSX de VMware reproduit l’ensemble de l’environnement réseau uniquement par voie logicielle. « 

Si vous êtes un sérieux client VMware avec la majorité de vos charges de travail dans vSphere vous serez gagnant en utilisant les services réseaux natifs de votre hyperviseur. Si vous avez des charges de travail situées en dehors de VMware, sur d’autres hyperviseurs ou sur un serveur bare metal, ACI est la bonne solution. La structure physique d’ACI supporte un certain nombre de points d’extrémité, permettant une politique commune en matière de sécurité quel que soit le matériel connecté », estime Greg Stemberger, architecte solutions chez Force3, une entreprise du Maryland spécialisée dans la conception des réseaux, par ailleurs partenaire des deux fournisseurs. « Investir dans les deux solutions permet aux clients de faire évoluer leurs implémentations  aussi bien d’un point de vue matériel que d’un point de vue logiciel, ACI offrant une structure réseau programmable dont NSX est la superposition logicielle programmable. Chacune d’elles a des fonctions complémentaires. » Un avis que partagent d’autres partenaires interrogés par CRN, l’un d’entre eux précisant d’ailleurs que cette combinaison fonctionne bien dans les entreprises à succursales multiples ayant fait le choix du cloud hybride.

Même chez VMware on convient que cela peut être une solution judicieuse. Le vice-président en charge des réseaux et de la sécurité de la société, Hatem Naguib, a ainsi expliqué que certains clients NSX utilisaient ACI pour la gestion de la sous-couche du réseau, et que les deux technologies permettaient de résoudre différents problèmes qu’ils rencontraient.

Reste à présent à convaincre Cisco de collaborer avec VMware pour pousser plus loin l’intégration des produits, ce qui ne sera pas chose facile. « Soyons clair, nous voyons NSX comme une application qui tourne sur un hyperviseur. C’est le message que nous délivrons depuis 18 mois et plus », a déclaré à nos confrères, Frank D’Agostino, directeur du marketing technique de la BU Insieme de l’équipementier, ajoutant que toute intégration officielle lui paraissait inutile.