C’est une sorte de pied de nez à Elliott Management. Après avoir refusé deux offres de rachat de la part du hedge fund, l’une de 3,08 milliards de dollars, l’autre de 3,36 milliards de dollars, le spécialiste de l’optimisation

des infrastructures informatiques vient d’accepter une proposition émanant de Thoma Bravo et de Teachers’ Private Capital, le fonds de pension des enseignants de l’Ontario (Canada). Ces derniers proposent 21 dollars par action versés en numéraire, soit un total d’environ 3,6 milliards de dollars. 

Cette offre a aussitôt été approuvée par le conseil d’administration de Riverbed. Il est vrai que sous les assauts répétés d’Elliott Management, le CEO de l’entreprise, Jerry Kennelly, avait annoncé cet automne qu’il allait engager une réduction des coûts et explorer de nouvelles options stratégiques et financières, lesquelles ont donc fini par se concrétiser.
Une première étape – symbolique – de cette démarche avait été réalisée en octobre dernier avec la vente, pour 80 millions de dollars, des appliances d’encryptage SteelStore à NetApp.

En passant sous le contrôle de Thoma Bravo, la firme de Sunnyvale échappe à un dépeçage, une option envisagée par Elliott Management. Par ailleurs, Jerry Kennelly sauve sa peau, lui qui était devenu la bête noire de l’actionnaire activiste. L’accord stipule en effet qu’il conservera sa société dans son périmètre actuel.

L’opération devrait être finalisée au cours du premier semestre 2015 après avoir obtenu le feu vert des autorités de régulation américaines, allemandes et taïwanaises.

Les participations respectives de Thoma Bravo et de Teachers Private Capital n’ont pas été dévoilée. Le fonds américain – qui vient de céder Tripwire à Belden pour 710 millions de dollars – a cependant fait savoir dans un communiqué que ce rachat constituait pour lui l’investissement le plus important de son histoire.

Le fonds canadien n’est quant à lui pas un investisseur de seconde zone. Gérant des actifs pour une valeur de 15 milliards de dollars, il emploie plus de 1.000 personnes dans ses bureaux de Toronto, Londres, Hong Kong et New York.