Un seul mot : ouverture. C’est ce qui vient en premier lieu à l’esprit pour qualifier la démarche volontariste de la ville de Toulouse qui adhère à l’April et ouvre un portail de données publiques (Open Data).

 

A l’occasion de la manifestation La Novela, qui s’est déroulée à Toulouse le 22 octobre dernier, la ville rose a montré son engagement en matière d’ouverture et de transparence. Après la Région Île-de-France, les villes de Grigny (69), Pierrefitte-sur-Seine (93), Pont-Audemer (27) et Yerres (91), Toulouse devient la première grande ville hexagonale à adhérer à l’April (l’Association pour la promotion et la défense du logiciel libre). Un rapprochement lourd de sens pour une ville et sa communauté urbaine, qui mènent depuis plus de 2 ans d’importantes réflexions autour du logiciel libre. Comme nous l’indique l’April, la ville vient par exemple de publier un appel d’offres pour migrer ses outils bureautiques Microsoft vers le Libre – l’appel d’offres couvre également l’installation d’un portail de GED sous Alfresco.

Erwane Monthubert, conseillère déléguée aux TIC, pour la Ville de Toulouse et la communauté urbaine du Grand Toulouse, explique ainsi : « nos réflexions autour du logiciel libre ont débuté il y a 2 ou 3 ans, alors qu’aucune culture du logiciel libre n’était apparue au sein de la collectivité ». Ainsi outre une migration de la bureautique, la ville de Toulouse pousse son déploiement de logiciels libres en interne vers des outils d’e-administration, comme des solutions de gestion de dossier unique ainsi que de la gestion de la billetterie des piscines, nous indique-t-elle. Elle ajoute : « En adhérant à l’April, nous officialisons notre démarche ainsi qu’un partenariat sur la sensibilisation du logiciel libre auprès des citoyens. Lors de la Novela, par exemple, l’April a animé des ateliers de sensibilisation au logiciel libre. »

Tout en ne rejetant pas les logiciels propriétaires, Erwane Monthubert explique que cette adhésion est également de nature économique et éthique. A ce titre, rejoindre l’April et soutenir le Libre permet de « soutenir également un tissu de PME locales, spécialisées dans le développement de formats libres ainsi que de suites bureautiques libres ». « Un levier économique pour la collectivité », précise-t-elle.

Ouverture de Grand Toulouse.Data 

C’est également lors de ce même événement que la ville de Toulouse a inauguré officiellement son portail Open Data qui vise, à terme, à agglomèrer les données publiques de la communauté d’agglomérations. Aujourd’hui quatre communes ont adhéré au projet, précise Erwane Monthubert, citant les villes de Blagnac, Colomiers, Balma et bien sûr Toulouse.  « Soit une très grand partie des habitants » précise-t-elle. A terme l’idée est aussi d’agglomérer les données provenant des communes les plus petites. Mais cela est parfois difficile, reconnaît Erwane Monthubert, « notamment pour les communes rurales dont les compétences manquent en matière de données publiques et dont les données ne sont pas forcément numérisées. »
Pour l’heure, le portail offre une quantité limitée de données, mais la ville a souhaité avoir « une démarche pragmatique », souligne-t-elle. Le fonds de données devrait ainsi être « approfondi » en y injectant « des données plus complexes en termes de validation politique ». Actuellement, Grand Toulouse.Data est le seul portail à mettre à disposition des représentations photographiques du territoire en très haute définition. « Une spécificité qui permet de générer beaucoup d’applications », ajoute-t-elle. Car, outre une « une démarche éthique de transparence vis-à-vis du citoyen », ce portail devrait également contribuer à l’activité économique de la ville, en permettant « de développer des applications et des services au plus grand nombre d’entreprises ».

Une licence calée sur Paris

Et la licence qui encadre les données ? La ville de Toulouse a opté pour une licence libre ODbL, une licence également utilisée par le portail Open Data de Paris. Après un benchmark des licences, nous confie Erwane Monthubert, « il nous est apparu que cette licence était suffisamment sûre et suffisamment ouverte, pour permettre de ré-utiliser les données ». Donc, pas de licence ouverte, publiée en début de semaine par la mission Etalab, en charge de la mise en place du portail Open data national, Data.gouv.fr (inauguration prévue en décembre). Mais pourquoi pas, semble dire Erwane Monthubert, si « l’Open Licence » à la française est au niveau de qualité de ODbL et « rassure les politiques et les personnes qui publient les données ». Tout en soulignant, toutefois, que « l’on dispose aujourd’hui d’assez peu de recul » sur le sujet.

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