À la veille de son dixième anniversaire, la société de services spécialisée dans les technologies Web vient d’achever son exercice 2013 sur un chiffre d’affaires de 22 M€. Elle vise désormais les 100 M€.


Channelnews : Début 2013, Netapsys annonçait le rachat d’Ideo Corp, une société de services de 140 personnes implantée à Paris et à Madagascar pesant 6 M€ de chiffre d’affaires. Une grosse proie pour votre société qui venait de boucler son exercice 2012 sur un chiffre d’affaires d’un peu plus de 13 M€ (en croissance de 35%) avec un effectif de 200 personnes. L’intégration n’a pas été trop difficile ?

Yoann Hébert : Au contraire. L’intégration a été finalement plus rapide que prévu et surtout l’opération a été en ligne avec les attentes en termes de création de valeur. Le chiffre d’affaires a atteint 22 M€, soit une croissance de 64% [dont 13% d’organique]. C’est un peu moins que les 25 M€ escomptés mais avec un résultat d’exploitation supérieur à 10% du chiffre d’affaires, nous avons fait mieux que prévu. J’ajouterais que Netapsys a passé un cap en 2013 en gagnant pour la première fois des projets d’infogérance applicative dépassant les 5.000 jours/homme.

Quelles ont été les catalyseurs de cette intégration réussie ?

Yoann Hébert : Une vraie complémentarité entre les deux sociétés et une stratégie d’intégration en profondeur. Nos métiers étaient proches en termes d’expertises techniques (PHP, Java, J2EE…) mais eux étaient orientés sur des services d’expertise à destination de grands comptes privés pour leur activité parisienne et sur la gestion de contenu pour le compte d’agences de communication/Web sur leur implantation de Madagascar. De son côté Netapsys était à 60% tourné vers des grands comptes publics sur des projets au forfait avec engagement de résultat. À Paris, nous avons fait le choix de mixer d’emblée les équipes.

Apparemment, vous n’en avez pas fini avec les acquisitions puisque vous venez de reprendre l’équipe intégration Web de RBS, forte de 19 personnes. Que vous apporte cette nouvelle opération ?

Yoann Hébert : Nous héritons de compétences sur Change, la plateforme e-commerce développée par RBS concurrente de Magento. Nous héritons surtout des contrats associés et de son expertise e-commerce. Cela nous a permis au passage de renforcer l’agence de Strasbourg qui est passée de 15 à 30 personnes et qui renforce son expertise e-commerce.

Vous prévoyez d’atteindre 27 M€ de facturations et de dépasser les 400 collaborateurs cette année. Quels sont vos axes de développement ?

Yoann Hébert : Je souhaite que Netapsys continue d’élargir son offre afin de s’imposer comme l’interlocuteur unique des DSI et soit en mesure de couvrir l’ensemble des problématiques du système d’information des clients pour être sur leurs projets stratégiques. Il nous faut pour cela encore nous développer dans la mobilité, la business intelligence ou les solutions collaboratives. Je songe également à améliorer notre couverture géographique en renforçant notre agence nantaise par exemple (qui compte 25 personnes) ou en ouvrant à Lille.

Netapsys se retrouve désormais régulièrement en concurrence avec des Capgemini, des GFI, des Smile, des SQLI, des Klee Group. Comment vous démarquez-vous de ces sociétés ?

Yoann Hébert : Par l’agilité, le pragmatisme, la capacité à produire… Je pense qu’une bonne partie de la performance d’une structure en forte croissance comme la nôtre vient de sa capacité de ses salariés à communiquer entre eux. On favorise la prise d’initiative, la prise de risque. On s’emploie à casser les process et à mettre en place de la transversalité. L’objectif c’est d’arriver à grandir sans grossir, de conquérir le CAC 40 sans perdre nos petits clients.

Pensez-vous avoir atteint la taille critique pour servir cette ambition ?

Yoann Hébert : Plus on avance et plus elle recule. Je pensais initialement qu’elle se situait à 10 M€. Désormais, je vise plutôt les 100 M€.