Le grossiste spécialisé en consommables a déclaré sa filiale ISA Corp en cessation de paiements. Ses déboires viendraient d’une course à la croissance mal maîtrisée.

 

Près de trois ans après son rachat par Nessink dans le cadre d’un plan de cession, ISA Corp (ex ISA France) est de nouveau en posture délicate. Désormais filiale de Nessink, le grossiste spécialisé en consommables s’est déclaré en cessation de paiement mi-avril et a depuis été placé en redressement judiciaire. Contactée, la direction de l’entreprise n’a pas souhaité s’exprimer.

 

« C’est probablement la course à la croissance qui a conduit ISA Corp/Nessink à cette situation, analyse un fournisseur sous couvert d’anonymat. Pour pouvoir distribuer certaines marques, notamment HP, ils se sont mis de gros objectifs sur le dos et ont sacrifié leurs marges pour les atteindre. Aujourd’hui, c’est la vérité des chiffres qui éclate ». La grenouille qui a voulu se faire plus grosse que le bœuf en somme.

 

Un risque de contamination

 

Si pour l’instant Nessink n’est pas concerné par le redressement judiciaire de sa filiale, le marché craint qu’ISA Corp, dont le chiffre d’affaires est trois fois plus important que sa maison mère (respectivement 74 M€ et 27 M€ en 2007), n’entraîne rapidement cette dernière dans sa chute. Le grossiste donnerait en effet des signes de fragilité financière depuis près d’un an, ce qui aurait d’ailleurs poussé certains de ses fournisseurs à lui retirer leur agrément.

 

Nessink a d’ailleurs réalisé deux augmentations de capital successives les 12 novembre et 10 décembre 2008. Deux opérations qui correspondent à l’entrée dans le capital du fond d’investissement Israélien Catalyst, en échange du rachat de sa participation dans le fabricant d’encres pour traceurs Bordeaux. Un an auparavant, Nessink avait racheté l’activité consommables du grossiste marseillais LP France (26 M€ de chiffre d’affaires en 2006).