Bruxelles a décidé de placer Symbian au coeur des développements mobiles et embarqués en Europe, en créant Symbeose, un consortium d’industriels et de développeurs doté de quelque 22 millions d’euros de subventions.

 

Alors que se murmure son éventuelle dissolution par Nokia, la fondation Symbian vient de recevoir un allié inattendu : Bruxelles. La Commission européenne a décidé de placer la fondation, et donc l’OS, au coeur d’un vaste consortium, baptisé Symbeose (pour Symbian – the Embedded Operating System for Europe) qui réunit les constructeurs de terminaux, les opérateurs, des universités et des développeurs d’applications. Au total, 24 organisations et entreprises de 8 pays européens collaboreront au sein de ce consortium.

Son objectif : travailler collaborativement au développement d’un éco-système autour de Symbian, en se focalisant sur des projets techniques, comme la gestion de la consommation électrique ou encore l’optimisation de services cloud au sein d’un terminal Symbian. Symbian est ainsi identifié comme l’unique technologie essentielle pour le développement d’applications mobiles en Europe. Symbian est aujourd’hui le seul OS mobile dont les développements ont été initiés en Europe par Nokia – qui est finlandais. Les autres sont essentiellement américains (Apple, Google, Microsoft) ou canadien (Rim).

Le consortium est subventionné à hauteur de 22 millions d’euros, 11 millions de Bruxelles et 11 millions supplémentaires de l’Artemis Joint Technology Initiative, autre consortium public-privé – également soutenu par Bruxelles – qui finance des projets dans l’embarqué. 22 millions qui ne seront pas injectés en direct dans la fondation Symbian, mais dans des projets gravitant autour de l’OS, précise un directeur technique de la fondation sur son blog.

Cette aide arrive au bon moment pour Symbian, alors que L’OS, s’il reste toujours n°1 dans le monde, est très sérieusement concurrencé par Android et iOS. Selon le dernier baromètre Canalys, Symbian occupe toujours la première place des OS mobiles dans le monde, avec 33% de parts de marché au troisième trimestre. Suit Android qui a totalisé quelque 25 % du marché – la folle progression de 1309 % ! – et enfin iOS, l’OS de l’iPhone, qui s’accapare 17% du marché mondial.

En filigramme, on croit comprendre à demi mot que Bruxelles cherche à enrayer une hégémonie américaine sur le terrain très lucratif de la mobilité. Une volonté que partage par ailleurs Stéphane Richard, directeur général de France Télécom, qui expliquait en septembre dernier avoir réuni les patrons de Deutsche Telekom, Telefonica et Vodafone pour réfléchir au développement d’un OS commun. But avoué : endiguer la progression des Google et autres Apple pour lesquels l’OS et les terminaux sont des vecteurs pour commercialiser leurs propres services mobiles et leur propres applications sans rémunérer les opérateurs.

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