Dans son étude annuelle des tendances, le cabinet Deloitte que les entreprises redeviennent précurseurs dans l’utilisation des produits technologiques.

Depuis plus d’une décennie, les produits technologiques étaient d’abord adoptés par le marché grand public (smartphones et tablettes notamment), c’est ce que l’on appeler la consumérisation de l’informatique. Cette tendance a été pointée dans de nombreux rapports. Dernier en date, le rapport Lemoine affirmait que « la course technologique n’est plus tirée par les entreprises ou les grandes organisations. Ce sont les personnes qui font la course en tête » et engageait donc fortement les entreprises à reprendre le chemin de l’innovation notamment grâce aux nouvelles technologies. En 2015, la tendance s’inverse. Avec les imprimantes 3D, les drones et les objets connectés, ce sont désormais les entreprises qui deviendront les précurseurs en équipements IT. Telle est l’idée que défend le cabinet Deloitte dans son étude annuelle dédiée aux tendances 2015 (voir encadré ci-dessous) du secteur TMT (Technologies, Médias et Télécommunications). C’est que le cabinet baptise de « re-enterprization of IT ».

Des années 1950 jusqu’au début des années 2000, les technologies de l’information étaient adoptées d’abord par les entreprises. Pour des raisons de coûts et de complexité de mise en œuvre. Les premiers mainframes – tout comme ceux d’aujourd’hui – n’étaient utiles et utilisés que par les grandes entreprises. Ils coûtaient de l’ordre du million de dollars de l’époque soit plusieurs millions aujourd’hui. Les téléphones à touches sont également entrés dans les entreprises avant d’investir les foyers. Sauf à quelques exceptions près, les premiers PC étaient également achetés par les entreprises. Annoncé en 1981, l’IBM PC était proposé à au prix de $ 1565 auquel il fallait rajouter l’écran, les lecteurs de disquettes et éventuellement de la mémoire additionnelle soit plus de 2000 dollars pour une machine qui ne permettait pas de faire grand-chose. Même Visicalc qui a lancé le PC dans les entreprises n’était pas d’une utilité folle pour les particuliers.

Quand les constructeurs lançaient de nouveaux modèles, les haut de gamme étaient souvent référencés « Pro », « Office » ou « Enterprise » alors que les modèles moins puissants te moins chers étaient labélisés « Junior » ou « Home ».

Depuis une dizaine d’années, avec la diffusion de l’Internet, l’arrivée des smartphones et la baisse généralisée des prix, le mouvement s’était complètement inversé qui a affecté non seulement l’informatique mais aussi les télécommunications. Les fonctions de mails ou de lecture de documents fonctionnent tout à fait bien sur les smartphones 3G mais les particuliers veulent voir des vidéos ce qui les poussent vers la 4G.

Pour le cabinet Deloitte, le mouvement est en train de s’inverser avec une adoption des technologies les plus récentes d’abord par les entreprises, puis par les particuliers. A minima, considère le cabinet, les consommateurs ne sont plus toujours précurseurs. Pour étayer cette thèse, il retient trois technologies, l’impression 3D (connue aussi sous le nom d’Addictive Manufacturing), les drones et l’internet des objets.

L’impression 3D n’est pas vraiment nouvelle et existe depuis plus d’une vingtaine d’années. Avec l’arrivée sur le marché d’imprimantes à moins de 1000 dollars, les foyers pourraient s’en équiper. Mais la réalité est que ce sont des équipements assez difficile à utiliser. Résultats, les entreprises sont les principales utilisatrices avec plus de 99 % des matériels installées. Et elles utilisent ces matériels beaucoup dégageant une valeur 100 000 plus importante que celle produite par les particuliers.

Il en va de même pour les drones qui ont trouvé des applications militaires depuis le début des années 2000. Ces matériels arrivent désormais dans les foyers et ne sont pas sans poser de problèmes d’ailleurs. Pour preuve, les épisodes des centrales nucléaires ou du Palais de l’Élysée. Il devrait se vendre quelque 300 000 drones chez les particuliers mais pour une utilisation relativement réduite. A l’inverse, les drones achetés par les entreprises le sont pour des applications bien définies. Témoin, la surveillance des voies ferrées par la SNCF. Avec une utilisation très intensive.

Dernier exemple, l’Internet des objets. Les applications pour les particuliers sont, selon le cabinet, relativement triviales et d’une utilisation réduite. Les consommateurs n’ont pas besoin d’un lave-linge connecté qui envoie un message sur le smartphone pour indiquer la fin du cycle. A l’inverse, les fabricants sont très intéressés par un tel équipement pour des applications de maintenance préventive. Grâce à des applications de big data, ils pourront ainsi améliorer significativement la durée de vie des matériels tout en baissant les coûts

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Les 10 grandes tendances qui marqueront l’année 2015

  1. Les paiements mobiles en magasin vont (enfin) décoller
    Au cours de l’année 2015, environ 10 % des 600 millions de smartphones dans le monde seront utilisés pour régler des achats en magasin au moins une fois par mois, ce qui représente une augmentation de plus de 1000 % par rapport à 2014. En 2015, les nombreuses exigences des institutions financières, des commerçants, des consommateurs et des fournisseurs d’équipements seront enfin réunies pour une adoption généralisée.
  1. Le marché des smartphones, un marché de renouvellement
    En 2015, 1,35 milliard de smartphones seront vendus dans le monde dont 1 milliard seront des renouvellements de téléphones. En hausse de 12 % par rapport au 1,2 milliard de téléphones vendus en 2014, le marché n’est toujours pas arrivé à saturation. Bien que le cycle de remplacement des smartphones soit de plus en plus long, ce sont le design, la taille des écrans, la vitesse, la capacité de stockage, et les fonctionnalités qui stimuleront les ventes.
  1. L’accès au haut débit continue à se développer mais très inégalement
    À l’échelle mondiale, le nombre de foyers possédant une connexion Internet haut débit augmentera d’environ 2 %, pour atteindre un total de 725 millions. La vitesse moyenne de ces connexions augmentera de 20 %  dans la plupart des pays. En revanche, la qualité des débits et les expériences clients seront de plus en plus disparates.
  1. La génération Y, peu dépensière, effectuera ses principaux achats de contenus
    La génération Y, pourtant peu dépensière, consacrera son budget le plus important aux technologies, médias et télécoms. Elle déboursera en moyenne 750 $ par an pour la télévision payante, la musique, les jeux vidéo, les livres, les sports en direct, du contenu vidéo sur Internet et des journaux papier.
  1. Croissance en volume des ventes de livres papier
    Les ventes de livres papier seront cinq fois plus importantes que celles des livres numériques. Alors que les ventes de disques et la presse traditionnelle diminuent, les livres numériques ne parviennent pas à remplacer les livres papier. Les jeunes (de 18 à 34 ans) accordent autant d’importance aux livres papier que leurs aînés et lisent à peu près autant qu’eux… Lire la suite sur InformatiqueNews


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