Le vieillissement des dirigeants des prestataires IT représente un risque non négligeable dont les fournisseurs doivent tenir compte dans leur stratégie et leur recrutement channel, prévient Compubase.
Plus de 55% des dirigeants d’entreprises IT ont dépassé les 50 ans, estime la société Compubase dans une étude à paraître prochainement. Selon cette étude, basée sur d’un échantillon de plus 11.700 entreprises du secteur, l’âge moyen du dirigeant d’entreprise IT en France est désormais de 50 ans 10 mois et 3 jours.
Compte tenu du taux de création du secteur (4,7% par an) et du taux de reprise (9% par an selon les carnets de l’Observatoire BPCE), Compubase estime que la proportion des plus de 55 ans dépassera les 50% d’ici à quatre ans (34% aujourd’hui). À titre de comparaison, le poids des plus de 50 ans est passé de 47 % à 51 % entre 2004 et 2010 parmi les dirigeants des 202.755 PME françaises de 10 à 249 salariés (source pH Group, Altares).
Un vieillissement des dirigeants des entreprises IT qui n’est guère surprenant : 30% d’entre elles ont plus de 25 ans d’existence et la plupart sont encore gérées par leur fondateur, rappelle Compubase. Or de nombreuses études montrent l’existence d’une corrélation entre le ralentissement de la croissance d’une entreprise et l’âge de son dirigeant. Dans son Observatoire des comportements financiers des PME paru en 2011, la BPCE fait ainsi apparaître une rentabilité (EBE/FP) des entreprises dirigées par les plus de 65 ans inférieure de 26% à celle de l’ensemble des tranches d’âges.
« À mesure qu’ils vieillissent, les managers-actionnaires principaux des PME indépendantes de moins de 50 salariés ont tendance à renforcer leurs fonds propres et à réduire leur endettement ?nancier au détriment du développement de leur chiffre d’affaires et de leur rentabilité économique, explique le groupe dans son étude. Cette gestion prudente des actifs professionnels permet de sécuriser les revenus d’activité nécessaires à la mise en œuvre d’une stratégie patrimoniale privée. »
L’âge du capitaine est donc un paramètre important pour les fournisseurs, estime Jack Mandard, le PDG de Compubase. Par exemple, pour ceux qui veulent recruter des partenaires Cloud : le dirigeant âgé sera moins enclin à « remettre en question son organisation, sa manière de rémunérer ses équipes et à accepter une baisse de son CA dans la perspective de générer, hypothétiquement, plus de marge à terme », souligne-t-il. À fortiori quand on sait que, d’après les études, le Cloud et le SaaS représenteront en 2016 au mieux 16 % du CA de l’industrie IT.
C’est même un risque potentiel non négligeable pour un certain nombre d’entre eux, notamment ceux dont le business est concentré entre les mains d’un faible nombre de partenaires, insiste Jack Mandard. Ce business pourrait ainsi se retrouver significativement altéré si d’aventure certains de ces partenaires étaient rachetés par des confrères privilégiant des marques concurrentes.
