Mauvaise passe pour l’opérateur d’offres télécom de gros pour les entreprises. Alors qu’il sollicitait ses actionnaires pour un nouveau tour de table de 10 M€, Kosc a appris la semaine dernière que la Banque des Territoires (groupe Caisse des Dépôts), qui devait lui apporter les trois quarts de la somme, avait changé d’avis. Acculé, l’opérateur a mandaté un intermédiaire pour lui trouver en urgence un investisseur de substitution, voire un repreneur.

La Banque des Territoires, qui était entré au capital de l’opérateur en juin 2018, en investissant 20M€ dans sa filiale Kosc Infrastructures, explique son revirement par l’arbitrage défavorable à Kosc que l’Autorité de la Concurrence vient de rendre dans le litige l’opposant à Altice.

Lors du rachat de SFR par Numericable en 2014, Altice s’était engagé à céder le réseau cuivre de Completel. Un réseau dont Kosc s’était porté acquéreur à sa création en 2016, Kosc mais qu’il n’avait payé qu’en partie – 5 M€ sur 20 M€ – estimant que Altice n’avait pas respecté le délai de livraison. Il n’avait pu en prendre possession qu’en mars 2018 au lieu de mars 2017 comme il l’espérait. Face à ces impayés, Altice avait fait saisir les comptes de Kosc fin 2017 via SFR. Une décision que Kosc était parvenu à faire annuler en avril 2018.

Mais en jugeant cette semaine qu’Altice avait pleinement respecté ses engagements sur le marché professionnel, l’Autorité de la concurrence a rebattu les cartes, avec comme premières conséquences son asphyxie financière et le lâchage de la Banque des Territoires. « Le contentieux avec SFR fait peser un risque financier très grand sur Kosc, a expliqué la banque aux Echos. Nous avons vu la situation se tendre et pensions que la décision de l’ADLC serait défavorable à Kosc. Il nous fallait agir en investisseur avisé ».