Jean-Pierre Leconte

Malgré la crise qui a affecté la distribution au premier semestre, le groupement Euralliance’s est parvenu à consolider son résultat d’exploitation. Explications de Jean-Pierre Leconte, son pdg.

 

Channelnews : Comment se porte l’activité d’Euralliance’s ? Le marché est-il toujours en crise ou ressentez-vous une reprise ?

Jean-Pierre Leconte : En cette rentrée de septembre tout semble beaucoup plus positif qu’en début de période estivale. Le moral est meilleur et les chiffres pas si mauvais. Sur les sept premiers mois de l’année, le chiffre d’affaires cumulé du groupement était en recul de 6% mais le chiffre d’affaires services était en croissance de 8%. Si bien que malgré la baisse des revenus, la marge a continué à augmenter (+3%). Les facturations d’août et de septembre devraient être mauvaises, reflétant le creux des mois de mai et juin en termes de prises de commandes. Mais les projets affluent depuis quelques semaines, ce qui fait penser que le dernier trimestre sera bon. Seule ombre au tableau : la pandémie grippale qui pourrait perturber ce début de reprise.

 

Dans quelle mesure la crise des encours a eu un impact sur votre business et votre manière de travailler ?

Jean-Pierre Leconte : Je ne voudrais pas avoir l’air de céder à la vantardise mais, à ma connaissance, nous n’avons pas subi une seule restriction d’encours dans l’ensemble du réseau Euralliance’s depuis le début de la crise. Il faut dire que les membres du groupement sont privilégiés dans la mesure où ils n’ont quasiment pas d’endettement et ont un antériorité leur permettant d’être parfaitement autonomes en termes de trésorerie. Mais, il est vrai qu’en tant que répartiteurs, nous avons du mal à obtenir des encours pour nos confrères, y compris pour les plus grands. Et le durcissement de l’agressivité concurrencielle que nous ressentons actuellement est certainement une conséquence des tensions nées de cette crise des encours.

 

Les membres du groupement clôturent leur exercice fiscal à la fin du mois de mars. Quel a été le résultat cumulé d’Euralliance’s pour l’exercice 2008-2009 ?

Jean-Pierre Leconte : Le groupement a enregistré un chiffre d’affaires cumulé de 230 millions d’euros, soit une croissance de 9%. Les activités de négoce ont progressé de 4% et les services de 30%. Si bien que ces derniers représentent désormais 26,4% des facturations contre 22% l’année d’avant. Les services génèrent désormais les trois quart de la marge brute.

 

Compte tenu de l’évolution des marges sur le matériel, n’êtes-vous pas tentés de poursuivre dans cette voie du service, voire de réorienter votre modèle vers le « tout service » comme l’a fait récemment Ares ?

Jean-Pierre Leconte : Tous ceux qui ont décrété que le tout service était la seule planche de salut sont morts dans les deux ans qui ont suivi. Nous restons et resterons des intégrateurs dont le métier est de vendre des infrastructures systèmes avec des services associés. Ceux qui fonctionnent le mieux sont ceux qui conservent un certain équilibre entre leurs activités distribution et services. Du reste, il est inexact de dire que les marges sur le négoce continuent de baisser. Celles-ci ont touché le fond il y a un an mais ont tendance à remonter depuis. Ainsi, notre marge brute sur la distribution a augmenté de 1,7 point en 2008-2009, passant de 14,2% à 15,9%.

 

Quelles sont les activités qui tirent la croissance ? Ressentez-vous déjà un effet Windows 7 ?

Jean-Pierre Leconte : Les services d’impression et les communications unifiées, sur lesquels nous avions beaucoup investi ces dernières années, commencent à donner de bons résultats. Nous allons continuer à améliorer notre offre de services en lançant prochainement une offre originale qui devrait contribuer à améliorer l’appréciation qu’en font nos clients. On ne peut pas dire qu’il y ait déjà un effet Windows 7 mais nous avons déjà des maquettes en cours chez quelques grands clients qui donnent satisfaction. On constate un engouement des clients qui n’avaient pas migré sur Vista (la majorité). Du coup, nous avons bon espoir que Windows 7 sera un moteur de la croissance sur notre deuxième semestre, d’autant que les parcs ont été tirés jusqu’au bout et que leur renouvellement devient incontournable.