HP s’apprête à mettre en œuvre un accord sur le télétravail rendu d’autant plus nécessaire que des centaines de salariés risquent de se retrouver dès cet été sans lieu de travail fixe.
En négociations depuis mars 2010, la direction de HP France et les instances représentatives sont parvenues à un accord sur le télétravail. Le texte a été signé à l’unanimité des 13 syndicats des trois filiales françaises de HP. Cet accord prévoit notamment un traitement différencié selon que le télétravailleur soit demandeur ou que ce soit HP qui l’impose.
Si c’est le salarié qui est demandeur, il pourra être autorisé à télétravailler d’un jour minimum à trois jours maximum par semaine. Il bénéficiera d’un ordinateur portable et d’un remboursement de ses frais Internet à hauteur de 40 € maximum par mois.
Si c’est HP qui est demandeur (voir les cas ci-dessous), le télétravail pourra être fixé à deux jours minimum, jusqu’à quatre jours maximum. En plus d’un ordinateur portable et du remboursement de frais Internet, les salariés bénéficieront d’une aide à l’installation de 500 à 750 €, du remboursement de l’éventuelle surprime d’assurance et d’une indemnité de « chauffage et électricité » allant de 36 à 72 €.
Cet accord intervient alors que HP s’apprête à fermer les locaux de cinq de ses dix agences régionales, privant plus de 70 personnes de bureau. Des compensations particulières sont prévues pour ces personnes, notamment une indemnité incitative à l’installation de 1.500 €. Mais HP se prépare surtout à diminuer les surfaces de ses principaux sites en Ile-de-France. Les locaux vont ainsi être réduits de moitié à Issy-les-Moulineaux (92), obligeant 600 personnes à migrer vers Les Ulis (91), et de près des deux tiers à Nanterre, où le nombre de collaborateurs va pourtant rester sensiblement le même.
En effet, le site continuera d’accueillir quelque 550 personnes alors qu’il en hébergeait autrefois environ 650. Pour caser tout le monde, les locaux vont être entièrement réaménagés en open space et en bureaux partagés. Les travaux débutent la semaine prochaine. Aux Ulis, c’est encore pire : il n’y aura clairement pas assez de place pour tout le monde : l’effectif va ainsi atteindre 1.600 personnes dès le début août pour seulement 900 à 1000 bureaux (hors salles de réunion) et 850 places de parking.
Pour parer à l’inévitable congestion, la direction a donc accepté d’accorder pour les télétravailleurs volontaires de ce site les mêmes avantages qu’à ceux qui ne sont pas volontaires. Elle espère ainsi susciter quelque 600 candidatures. Toutefois, elle se réserve le droit de les accepter ou non. Les salariés de Nanterre ont obtenu in-extremis de bénéficier du même privilège.
Reste maintenant à mettre en œuvre ces accords. A ce stade, la CFTC, qui rappelle qu’elle appelait à une telle négociation depuis 2001, craint que le caractère minimaliste des compensations ne soit pas suffisamment incitatif pour éviter les problèmes de capacité d’accueil. Elle doute également de la propension du management à accepter la nouvelle autonomie des équipes induite par la généralisation du télétravail.