Presque 2 M€. C’est le montant des pertes nettes qu’EveaGroup a finalement déclaré à l’issue de son exercice 2013-2014 pour remettre ses comptes en ordre suite à sa fusion avec Act400 fin 2012.
Le principal foyer de pertes vient de l’activité infogérance d’Act400. « Il a fallu reprendre tous les contrats un à un car la plupart se sont avérés non rentables, explique Raphaël Ducasse, directeur général associé d’Evea Group. Parti en retard, Act400 avait voulu aller trop vite dans le Cloud sans avoir les infrastructures et l’organisation nécessaires ».
Ce travail de structuration terminé, les objectifs qui avaient justifié ce rapprochement restent valides, juge-t-il cependant. « C’est notamment grâce aux outils de pilotage de Power i sous Nageos (Optimat) et de réplication (Replicat) qu’Act400 avait mis au point, qu’Evea Group peut aujourd’hui proposer sans doute l’une des meilleures offres de Cloud du marché, notamment sur Power i », estime-t-il.
Après un exercice marqué, outre des pertes, par des facturations nettement moindres qu’attendu (25 M€ au lieu des 28-30 M€ prévus), Raphaël Ducasse se montre confiant pour l’exercice en cours. Il table sur une croissance de l’ordre de 10% du chiffre d’affaires (soit 28 M€) et un résultat net de l’ordre de 600 K€.
Un optimisme fondé, on l’a vu, sur le bon positionnement de son offre Cloud, mais également sur le redémarrage du marché des infrastructures IBM, qui avait piqué du nez, notamment depuis l’annonce de la vente des serveurs x86 à Lenovo. Signe de cette croissance retrouvée : le groupe a enregistré une croissance de 25% de ses facturations au premier semestre 2014, comparé à la même période de l’an dernier.
Evea commence également à recueillir les fruits de ses investissements dans About You, la solution de e-réputation à la mise au point de laquelle 3WS, sa filiale spécialisée dans l’analytique, travaille depuis deux ans. Développée avec l’aide du CNRS, qui a fourni le moteur d’analyse Sémantique, About You vient d’entrer en production chez ses deux premiers clients. 3WS devrait dépasser les 2 M€ de facturation sur l’exercice contre 1,4 M€ sur le précédent.
Autre source de croissance : son activité télécoms, qui arrive là aussi à maturité, après des mois d’investissements et d’acquisition de savoir-faire. L’intégrateur dispose désormais d’une licence Arcep A depuis l’été, ainsi que de sa propre plateforme de gestion de ligne et de facturation. L’accord IBM-Apple dans la mobilité pourrait même lui apporter un surcroît de dynamisme, estime Raphaël Ducasse.
Raphaël Ducasse ne cache pas que l’année 2013 a été tendue. Pour tenir, il a fallu procéder à une augmentation de capital de 300 K€ en mars dernier et céder le reste de sa participation dans Solidd, sa filiale lilloise spécialisée dans le développement de logiciels. Mais si l’orage est passé, Raphaël Ducasse sait qu’il faut continuer d’investir, notamment dans la BI et le Cloud. Pour cela, il cherche un investisseur susceptible d’apporter 1 à 5 M€ d’argent frais. Des contacts sont établis…