Après des mois de négociations, Evea Group a enfin trouvé un partenaire financier prêt à investir dans sa relance. Sa fusion avec Act400 fin 2012 l’avait conduit à déclarer une perte nette de 2 M€ en 2013 qui avait sérieusement entamé sa capacité d’investissement et surtout le niveau de ses encours. Moyennant 75% du capital, la société d’investissements Magellan a donc accepté de jouer le chevalier blanc. Signée le 28 juillet, la transaction s’est traduite dans les jours qui ont suivi par une augmentation de capital, qui a permis de désendetter complètement le groupe auprès des sept banques qui le supportaient.

Selon son PDG, Raphaël Ducasse, d’autres augmentations de capital devraient suivre dans les prochains mois, notamment pour financer d’importants investissements dans son datacenter de Trappes-Elancourt. Acquis fin 2015, ce datacenter de près de 1.000 m2 utiles nécessite une mise à niveau de ses infrastructures et des outils de pilotage pour rester dans la course à l’optimisation énergétique. Ces investissements devraient permettre de soutenir la croissance de ses activités d’infogérance et de fourniture de services Cloud, qui représentent désormais près d’un tiers de ses 24 M€ de facturations annuelles et la moitié de son résultat d’exploitation.

Autres investissements prévisibles : le recrutement de renforts pour accompagner le développement de ses activités de business intelligence et d’analytique regroupées sous la marque Evea Cognitive. Evea Group exploite notamment un moteur d’analyse sémantique sur lequel il s’appuie pour proposer des services de e-reputation, ainsi que de traitement de mails et de courriers entrants. En parallèle, le groupe tente de se diversifier dans l’intelligence artificielle en proposant des services innovants développés autour des technologies Watson et Bluemix d’IBM.

Mais si l’infogérance et l’analytique sont ses activités à plus fort potentiel, le groupe continue de miser sur son activité distribution (très orientée serveurs Power et systèmes de stockage IBM), qui avait été pénalisée ces dernières années par l’érosion de ses encours, mais qui représente toujours une quinzaine de millions d’euros de facturations annuelles.

Raphaël Ducasse, qui reste aux commandes du groupe avec l’essentiel des 25% du capital restant, table sur 20% de croissance au cours des deux prochaines années avec notamment une accélération de l’activité infogérance. Celle-ci devrait bénéficier des signatures de plusieurs gros contrats en millions d’euros ces derniers mois (notamment avec Amada, La Redoute et Saint Maclou).