C’est une opération qui laisse perplexe. Le groupe Eolen vient d’être acquis pour 1,1 million d’euros par Geci International. » Cette opération de croissance externe permet à Geci International de développer ses positions
en France et à l’international, tout en accroissant ses expertises sur des marchés à forte valeur ajoutée « , explique la holding.
Cotée sur le marché réglementé d’Euronext Paris, cette dernière était jusqu’en 2014 essentiellement active dans le domaine aéronautique et les transports à travers ses filiales Geci Aviation, liquidée en avril 2014, Reims Aviation, reprise par ASI Innovation à la barre du tribunal en mars 2014, et Geci Ingénierie (aviation, naval, spatial, transports et énergie), cédée le même mois à Alten pour 15,5 millions d’euros. Ce montant est d’ailleurs la seule entrée d’argent figurant au bilan 2013-2014, permettant à Geci International d’afficher un résultat net de 15,2 millions d’euros. Selon un article des Echos daté du 12 novembre 2014, les fonds propres étaient en mars 2014 dans le rouge à hauteur de 15,2 millions d’euros. Dans leur article, nos confrères qualifiaient même la situation du groupe » d’exsangue « .
Le bilan de l’exercice 2014-2015, clos en mars dernier, fait état d’un chiffre d’affaires de 1,2 million d’euros, d’un résultat net de 0,4 million d’euros, pour un endettement net de 16,0 millions d’euros (dont 15,5 millions d’euros correspondent à des comptes courants d’actionnaires), et d’une trésorerie positive de 1,6 million d’euros.
Geci International, qui a recentré ses activités sur l’Afrique du Sud (formation dans le domaine de l’énergie) et l’Inde (ingénierie dans le domaine aéronautique), compte assurément sur Eolen pour se redresser.
Eolen bradée ?
Les conditions financières de l’opération peuvent cependant surprendre. Geci va en effet débourser 1,1 million d’euros (dont 250.000 euros sous forme d’actions) pour une société de conseil et d’ingénierie de 350 personnes proposant des prestations dans quatre métiers principaux : infrastructures, conception et développement applicatif, informatique industrielle et maîtrise d’ouvrage, des métiers par ailleurs assez éloignés de ceux de Geci.
Après une phase de restructuration en 2012, Eolen enregistre une croissance de son Ebitda de l’ordre de 1,7 point par an en moyenne. En 2014 la société a enregistré un chiffre d’affaires de 24,9 millions d’euros pour un résultat d’exploitation de 2,3 millions d’euros et un résultat net de 0,5 million d’euros. Dotée de 5,1 millions d’euros de capitaux propres, la société dispose d’une trésorerie de 1,7 million d’euros mais est endettée à hauteur de 6,7 millions d’euros.
Ce dernier explique sans doute que la société de conseil souhaite, dans la période troublée actuelle, s’adosser à un acteur plus solide. Le présent choix peut cependant surprendre. Dans son communiqué, Geci International indique que l’acquisition » s’accompagne de mesures de restructuration des dettes financie?res « . Ceci expliquerait-il cela ?