Bénéficiant de 19 délégations de service public sur le territoire français, l’opérateur d’infrastructure Covage est un acteur de premier plan dans le développement du très haut débit. Brève rencontre avec son directeur des opérations, Norbert Blanchard.


Channelnews : Pouvez-vous nous présenter brièvement Covage ?

Norbert Blanchard :  Covage était à l’origine un constructeur de réseau. Nous sommes passés de ce métier à celui d’opérateur d’infrastructures.

Nous accompagnons les collectivités territoriales qui ont pris en main leur destinée en matière d’aménagement numérique du territoire. Nous construisons, exploitons, maintenons et commercialisons le réseau. 

A cause de la politique de subvention du gouvernement il y a aujourd’hui une séparation entre la construction et l’exploitation du réseau. Nos clients sont donc des opérateurs de service qui s’adressent aux client finaux, soit aujourd’hui environ 3.000 entreprises.

Nous avons déployé notre propre réseau de fibre noire. Entre 100 et 150 opérateurs l’utilisent pour desservir des entreprises, des sites publics. Nous offrons de la bande passante garantie et symétrique ainsi que des services d’hébergement.

Nous nous inscrivons également dans le plan de développement du très haut débit visant à couvrir l’ensemble du territoire soit environ 30 millions de foyers. Dans ce cadre nous répondons aux appels d’offres départementaux, voir régionaux en proposant notre solution active FTTH, une offre de service de bande passante aux opérateurs qui à leur tour proposent du triple play à leurs clients. Nous avons également une offre passive pour les grands opérateurs.

 

Dans le cadre du plan de développement du très haut débit vous avez signé l’été dernier un contrat de distribution pour les équipements FTTH de Callix. De quoi s’agit-il exactement ?

Norbert Blanchard : La plateforme Calix d’accès GPON E7 est une nouvelle architecture modulaire qui permet de raccorder en très haut débit sur fibre optique les poches de quelques milliers de foyers et les grandes agglomérations qui représentent quelques centaines de milliers de lignes. 

Parmi les 19 réseaux que nous exploitons, 4 d’entre-eux bénéficient d’ores et déjà de cette solution qui permet d’acheminer jusqu’au logement du client final les offres des opérateurs sur une liaison à 100 Mbps pouvant aller jusqu’à 1Gbps. Cela représente environ 70.000 lignes contractualisées, notamment à Angoulême et en Seine-et-Marne.

L’activation des services se fait de manière automatique et s’intègre dans un processus d’échange entre le gestionnaire d’infrastructures et les opérateurs de services. Nous rapatrions le flux vers un centre de collecte où les opérateurs injectent leurs services (téléphonie, vidéo etc.), nous ramenons ensuite ce flux vers l’abonné.

Nous sommes aujourd’hui dans le modèle français du triple play. Nous pouvons toutefois proposer d’autres services, en complément ou non, tels que le gaming, la télémédecine, la vidéosurveillance. C’est un business model qu’il faut développer.

 

Des projets pour 2014 ?

Norbert Blanchard : Comment nous allons évoluer en 2014, seul l’avenir nous le dira. Tout cela dépendra des initiatives locales qui verront le jour en cours d’année.

 

Créé en 2006, Covage est détenu à parts égales par l’opérateur canadien AXIA NetMedia Corporation, et Cube Infrastructure Fund, un fonds d’investissement géré par Natixis (Groupe Banque Populaire Caisse d’Epargne) spécialisé dans les infrastructures et les services aux collectivités.

La société emploie environ 130 personnes. Une petite vingtaine de collaborateurs est détachée dans les différentes DSP. Les autres personnes sont déployées dans le centre d’exploitation central, le SI, le back office, les services administratifs et commerciaux.