L’hébergeur-infogéreur vient d’adapter son infrastructure aux standards du as a service. Cette offre, qui pourrait peser rapidement un tiers de ses ventes, devrait intéresser les VARs et les ISV.
Claranet se positionne à son tour sur le marché de l’infrastructure à la demande en mettant à disposition de ses clients sa plate-forme cloud pour l’hébergement de leurs applications de production. Une offre qu’il a baptisée Virtual Data Center. « Jusqu’ici on ne proposait qu’un service de location de voiture avec chauffeur, désormais on peut louer la voiture sans le chauffeur », résume Olivier Beaudet, patron de Claranet France, pour illustrer l’évolution que cela représente.
S’il n’est pas le premier à se lancer sur le créneau, l’hébergeur a pris le temps d’étudier le marché. « En réalité, on répond à un besoin à peine adressé par les hébergeurs traditionnels, poursuit le patron de Claranet. Car, si l’hébergement de sites web est relativement entré dans les mœurs, il n’en va pas de même pour les applications de production, qui restent à 84% hébergées sur les infrastructures des clients », note-t-il en s’appuyant sur les résultats d’une étude financée par sa société auprès de 300 décideurs européens.
Fort de ce constat, la société s’est employée à bâtir une offre susceptible de rassurer les clients. Elle a d’abord optée pour une plate-forme à « l’état de l’art » en termes de sécurité : datacenter tiers 3 ; équipements d’infrastructures de grandes marques (Dell ; Cisco ; Netapp…) ; virtualisation VMware ; certification Iso 27001, niveau de service garanti sur le portail, les machines virtuelles et la latence réseau…
Mais ce n’est pas tout : les clients la possibilité de localiser leurs données dans le pays et le datacenter de leur choix et leurs infrastructures déportées peuvent être intégrées à leur plan d’adressage local via une interconnexion MPLS sans passer par Internet. Claranet a également privilégié l’ouverture en optant pour l’orchestrateur cloud Abiquo « qui présente l’avantage d’être agnostique en termes d’hyperviseurs, de bien s’adapter aux politiques de sécurité existantes des entreprises et de faciliter la réversibilité », souligne Olivier Beaudet.
Opérationnelle depuis la semaine dernière en France (mais depuis fin novembre en Grande-Bretagne et début-mai en Allemagne), cette nouvelle offre a nécessité près d’un million d’euros d’investissements à l’échelle du groupe, indique le patron de la filiale française. Il évalue à un tiers des nouvelles ventes son poids d’ici à 18 mois. Du reste, le démarrage ne laisse aucun doute quant à son succès futur : des clients y auraient déjà souscrit avant même sa mise en production.
Si Claranet espère que Virtual Data Center séduira sa clientèle traditionnelle de grands comptes, de pure players Internet et de e-commerçants, il table également sur un intérêt marqué de la part des éditeurs indépendants et des intégrateurs-VARs, à la recherche d’un partenaire local pour leurs propres offres d’infogérance cloud. Claranet participera ainsi à l’édition 2012 du Forum CXP, qui se tiendra le 14 juin, et envisage d’autres événements pour recruter des VARs et des intégrateurs.
Claranet, qui présente la particularité d’opérer son propre backbone, va réaliser 85 M€ de CA sur son exercice 2012 (qui s’achève le 30 juin) et compte plus de 500 collaborateurs. Avec 13 M€ de CA (en croissance de 22%) et 100 collaborateurs, Claranet France compte parmi les acteurs de référence dans le domaine du cloud.