Intégration de Bell, référencement de l’offre HDS, arrêt des serveurs Sun… L’actualité d’Avnet a été particulièrement riche ces derniers mois. Orlane Marin, directrice générale France, a accepté de faire le point.

 

Channelnews : Où en êtes-vous de l’intégration de Bell ?

Orlane Marin : Le rachat est effectif depuis juillet dernier. L’intégration des équipes est achevée et s’est très bien passée. L’équipe de sept collaborateurs du site de Bagneux (92) a rejoint nos locaux de Palaiseau (91) il y a trois semaines. Le bureau commercial de Strasbourg, qui gère l’Afrique du Nord et l’Espagne, poursuit son activité sans changement d’organisation. Le stock rejoindra notre centre logistique européen de Tongeren (Belgique) au 1er février, date où seront également fusionnés les systèmes d’information et les entités juridiques. Cette échéance tombera au moment d’IT-Partners, événement auquel nous participerons pour la première fois avec un espace conséquent. Ce sera l’occasion de fêter ça.

Toute l’équipe a-t-elle été reprise ?


Orlane Marin : Oui, à l’exception de Claude Taieb, qui dirigeait l’Europe du Sud.

Quels étaient les chiffres d’affaires des filiales françaises Bell et Avnet au moment du rachat ? D’après nos informations, Bell France avait réalisé 52 M€ de CA en 2008 et Avnet France 79 M€ sur l’exercice clos fin juin 2009.


Orlane Marin : Je ne peux pas vous divulguer ces chiffres. Sachez toutefois que le chiffre d’affaires de l’exercice 2010 (clos en juin dernier) d’Avnet Technology Solutions EMEA était d’environ 1,8 Md€ et qu’en incluant Bell, ce chiffre est estimé à 2,6 Md€.

Qu’en est-il du catalogue ? A-t-il fallu éliminer des marques ?


Orlane Marin : Non, toutes les marques ont suivi. La complémentarité de nos deux catalogues en France est remarquable. La filiale française de Bell était essentiellement tournée vers la distribution de composants. A ce titre, nous héritons des produits Seagate et Western Digital. Seul recoupement avec notre portfolio existant : Hitachi. Ces offres sont venues grossir le catalogue de notre division composants (Computer components & integrated solutions  ou CCIS), déjà constitué des solutions d’AMD, de Kingston, d’Intel, d’Advantech, de Supermicro ou de Toshiba.

Bell avait également une activité stockage. Qu’est-elle devenue ?


Orlane Marin : En effet, Bell distribuait des marques telles que Quantum, Overland, Emulex ou Brocade. Elles ont été intégrées au portfolio de notre division dite « Entreprises », qui regroupe nos activités serveurs et stockage, logiciels et sans fil & mobilité. Nous récupérons également la carte Microsoft sur les logiciels. De notre côté, nous travaillions déjà avec Emulex et Brocade sur le stockage. Mais nous proposons également QLogic et, depuis juin dernier, HDS, qui démarre très fort.

Que pèsent ces différentes activités et quelles sont les principales marques que vous n’avez pas encore citées ?


Orlane Marin : Nos divisions « composants » et « entreprises » représentent chacune autour de 50% du chiffre d’affaires. L’activité sans fil & mobilité regoupe les marques Motorola, Intermec et Honeywell. Elle représente environ 12% du CA. Les logiciels pèsent quant à eux environ 10%. Enfin, sur la partie serveurs & stockage, qui représente donc environ 28% de CA, nous distribuons toujours Oracle-Sun.

Pourtant, il semblait acquis qu’Oracle ne vous renouvellerait pas la carte Sun, préférant concentrer son investissement sur Altimate (ex-Distrilogie) et Arrows ECS ?


Orlane Marin : Oracle ne nous a pas renouvelé notre contrat mais ne nous a pas non plus signifié sa fin. Nous continuons donc. D’autant que la Belgique, la Hollande, le Luxembourg, la Suisse et l’Europe de l’Est se sont vus confirmés, voire renforcés dans leur partenariat, puisque tous ces pays disposent désormais de la double carte matériels et logiciels Oracle.

Que pèse actuellement Oracle dans votre chiffre d’affaires ? Selon nos informations, c’était environ un quart de votre chiffre d’affaires 2009, soit environ 20 M€.


Orlane Marin : Je ne peux pas vous le dire. Mais sachez que nous continuons d’avoir une équipe dédiée et que même si le chiffre d’affaires a eu tendance à se tasser légèrement en 2010, nous n’avons perdu aucun client.

Quels sont vos axes de développement pour 2011 ?


Orlane Marin : Notre priorité, c’est de faire en sorte que l’intégration des entités Avnet et Bell se traduise bien l’addition de leurs revenus respectifs. A cet effet, nous fondons de grands espoirs sur le marché industriel, qui se développe rapidement, et sur l’élargissement de notre catalogue, notamment dans le domaine des serveurs, du stockage ainsi que des logiciels. Nous aimerions notamment étendre notre expertise dans la virtualisation et les logiciels de stockage. Nous développons également notre offre sur les segments de la vidéo (CCTV) et de l’affichage dynamique.

Quelle est votre approche pour séduire le marché industriel ?


Orlane Marin : Nous misons sur la constitution de solutions verticales multimarques. Cette approche solutions intégrées représente d’ores et déjà 20% de la marge dégagée sur notre division « Composants » et 95% de notre activité « Entreprises ». Nous sommes en mesure de fournir des services de pré-configuration et de qualification du besoin client, de production sous contrat, d’upgrade, d’assurance qualité, d’étiquettage… En cela notre métier a évolué depuis les années 90. Nous sommes passés de la notion de « one stop shop » à celle de « one stop solution provider », en ce sens que nous n’apportons plus seulement un produit mais une solution sur mesure répondant à une problématique business.