La contre-performance de Nokia (dont les marges ont été divisées par trois au premier trimestre) conjuguée à la bonne santé retrouvée d’Alcatel-Lucent au cours de la période (son résultat d’exploitation a doublé) ont
insinué le doute chez certains actionnaires d’Alcatel-Lucent. Ce mariage est-il justifié ? Et si oui, le prix de 15,6 milliards de dollars proposé par le Finlandais n’est-il pas sous-évalué ?
Devant ces interrogations, la consultation du Comité de groupe d’Alcatel-Lucent, exigée par la règlementation française, prenait tout son poids. Réuni la semaine dernière, le comité a indiqué qu’il n’était pas opposé à la fusion.
L’équipementier a aussitôt publié un communiqué exprimant son » entier soutien » à l’opération.
« Le conseil est particulièrement satisfait de constater que la consultation du Comité de groupe France d’Alcatel-Lucent a été réalisée en conformité avec le calendrier envisagé et encourage les deux équipes à continuer à travailler ensemble en vue de créer un champion européen et un leader mondial dans l’accès très haut-débit, les réseaux IP et les applications cloud au bénéficie de nos clients, de nos salariés et de nos actionnaires », indique dans le document, le président du conseil d’administration, Philippe Camus.
L’avis du comité sera intégré à la note d’information qui sera déposée par Alcatel-Lucent auprès de l’Autorité des Marchés Financiers en réponse à l’offre publique d’échange qui devrait être déposée par Nokia auprès de cette même autorité après réception des autorisations règlementaires.
La transaction devra alors obtenir l’approbation des actionnaires du Finlandais.
En visite à Lannion ce lundi, le ministre de l’économie a tenté de convaincre les salariés du site breton que l’emploi serait sauvegardé dans la totalité des établissements de l’équipementier après son rachat. Rachat qui devrait être finalisé au cours du premier semestre 2016.
Emmanuel Macron a rappelé que les directions des deux groupes s’étaient engagées à ce qu’aucun poste ne soit supprimé endéans les deux ans suivant la date de la fusion. Les deux directions avaient également annoncé le recrutement de 500 chercheurs dans l’Hexagone, promu centre de pilotage du futur groupe.
Le ministre a d’ailleurs confirmé l’ouverture d’un Bell Lab axé sur la cybersécurité et la 5G dans la cite costarmoricaine.