L’agence de notation du risque opérationnel des acteurs du numérique a passé au crible le marché des agences digitales Dans une étude parue cet été, il en a étébli la cartographies et les grandes tendances.
Les agences digitales représentent un volume d’affaires annuel de l’ordre de 1,5 milliard d’euros, estime Exaegis dans l’une des toute premières études du genre parue cet été. Marché à la croisée des secteurs de la publicité et du numérique, qui nécessite d’associer de nombreux savoir-faire différents (informatique, expertises métiers, et bien-sûr marketing-communication), le digital se développe rapidement avec une croissance attendue de 7 à 10% par an selon les segments sur la période 2015-2017. Exaegis fait en effet le distingo entre le segment des grands comptes et des entreprises intermédiaires, concentré en région parisienne, et celui des PME en régions. Le premier représente les deux tiers du marché et est plus dynamique que le second, qui a souffert du ralentissement économique.
Quoi qu’il en soit, après un fléchissement sur la période 2013-2014, le marché devrait repartir fortement à la hausse, dopé par l’augmentation du nombre d’entreprises consommant des services digitaux et surtout par la plus forte demande des entreprises déjà utilisatrices. Si le marketing digital est entré dans les mœurs de la plupart des grandes entreprises, Exaegis estime en effet que seules 10% des entreprises de 0 à 10 salariés externalisent des services digitaux. Et au global, 60% des entreprises d’au moins 1 salarié n’y ont pas encore goûté. Ce qui laisse une marge de progression importante.
Publicis, Atos, SoLocal, Linkeo parmi les acteurs de référence
Ce dynamisme attire des acteurs très divers éditeurs, sociétés de services informatiques, cabinets de conseil, agences de communication traditionnelles, fuyant les taux de croissance atones voire négatifs de leurs terrains de jeux habituels. Leader incontesté de ce marché : Publicis, qui a multiplié les rachats au cours des dix dernières années (Webformance, Proximedia, DigitasLBI, Sapient…). Exaegis lui attribue plus de 10% de parts de marché. Derrière, Exaegis identifie des acteurs comme Atos, Capgemini, GFI ou Accenture Digital, qui ont sû mettre à profit leurs compétences en conseil et leurs contrats internationaux pour se hisser parmi les leaders du segment des grands comptes. Sur ce marché, le pure-player Altima a aussi su se faire une place. Sur le segment des PME, les deux acteurs dominants sont SoLocal et Linkeo. Mais plusieurs autres acteurs se distinguent à l’échelle nationale, tels Axecibles, Proximedia (filiale de Publicis), Futur Digital ou Cometik… Et Exaegis note également l’émergence de spécialistes issus du e-commerce, tels qu’Oxatis, ou issu du référencement, tels Geolid.
Des rapprochements en perspective
Un foisonnement propice aux rapprochements et à la consolidation. C’est le pari d’Exaegis, qui se positionne en conseil pour accompagner les fusions et acquisitions qui ne manqueront pas de se produire. Pour élargir leur périmètre de compétences, étendre de leur couverture géographique, ou encore financer leur croissance, les agences digitales sont nombreuses à envisager un adossement ou une opération de croissance externe, explique Ronan Mevel, qui ne cache pas avoir déjà plusieurs dossiers en cours.
Méthodologie : Pour son étude Ronan Mevel a identifié quelques 200 agences digitales dont il a estimé le volume de prestations de services (reférencement, création et réalisation de campagnes de marketing et communication digitales, développement de sites Web… Il n’a pas pris en compte les activités d’achat-revente (mots-clés, espaces, etc.) qu’il estime en moyenne à 20 ou 30% du chiffre d’affaires des sociétés concernées.