En juin dernier, Numeum alertait sur un coup d’arrêt brutal de la croissance du marché du numérique en France, anticipant une progression limitée à +1,8 % en 2025, un recul marqué des ESN et un essoufflement général de la demande en services, dans un contexte économique dégradé.
Six mois plus tard, le bilan dressé par le syndicat professionnel se révèle moins défavorable qu’attendu. Certes, la croissance du marché reste modérée (+2 %) et les disparités entre métiers demeurent fortes. Mais une inflexion positive s’est clairement dessinée en fin d’année, traduisant un début de reprise qui permet au secteur d’éviter le scénario le plus pessimiste.
Les activités de services, particulièrement chahutées au premier semestre, montrent ainsi des signaux de redressement au second semestre, avec une amélioration des taux d’occupation, des carnets de commandes et de la visibilité commerciale des ESN. Si le marché des ESN recule encore sur l’ensemble de l’exercice (–1,8 %), la décroissance est moins prononcée que redouté au printemps (-2,1 %), confirmant que le point bas a probablement été atteint.
Ce retournement progressif s’explique notamment par les premiers effets concrets de l’IA générative (utilisée par quatre entreprises du numérique sur cinq), qui commencent à soutenir les marges et la productivité, et par la reprise ciblée des investissements IT chez les clients, en particulier sur la cybersécurité, l’amélioration de l’expérience client et l’IA. À cela s’ajoutent les premiers projets de souveraineté numérique, encore modestes en volume mais de plus en plus présents dans les feuilles de route des organisations.
Dans ce contexte, les éditeurs de logiciels et plateformes confirment leur rôle de traction du marché, avec une croissance soutenue (+8,2 %), portée par la généralisation du SaaS, la pression réglementaire et la demande en data et cybersécurité. Les éditeurs constatent également des gains de productivité significatifs liés à l’IA générative, estimés en moyenne à 12,5 % en 2025 (avec une progression attendue à 17 % en 2026). Autant de dynamiques qui ont contribué à amortir la décélération des services en 2025.
Sur le front de l’emploi, Numeum observe une stabilisation des recrutements amenant à une perte de l’ordre de 7.500 emplois sur l’année. Une tendance comparable à 2024.
Ce scénario, moins dégradé qu’anticipé à mi‑année, permet aujourd’hui à Numeum d’anticiper une accélération de la croissance globale du marché en 2026 (+4,3 %), marquée par un retour progressif à la croissance des services (+1,4 %) et portée par l’augmentation des investissements IT et du nombre de nouveaux projets, l’industrialisation progressive de l’IA générative, et la montée en puissance des projets de souveraineté.