Dans le secteur des nouvelles technologies, 35.000 emplois ont été créés en France en 2015. Une bonne partie de ces emplois concerne le secteur informatique qui devrait se montrer tout aussi avide de spécialistes en 2016. « Le nombre de créations d’emplois devrait continuer à progresser à un rythme supérieur à la moyenne avec pour conséquence directe d’orienter le marché du côté candidats. Le marché tend à la rareté sur certains profils, 78% des DSI et des responsables des technologies reconnaissant avoir des difficultés à trouver des professionnels compétents », explique le cabinet de recrutement Robert Half France dans une étude consacrée aux salaires. Cette rareté se traduit par une hausse quasi généralisée des rémunérations.
Les métiers les plus valorisés sont ceux de développeur, de responsable de la sécurité des données, de Chief Data Officer et de Chief Digital Officer.
Les développeurs .NET/Java/C#/SQL/J2E devraient voir leur rémunération progresser de plus de 4% cette année et s’établir dans une fourchette de 42.000 à 57.000 euros pour un ingénieur avec 3 à 5 ans d’expérience. Un spécialiste très chevronné (10 à 15 ans d’expérience) percevra quant à lui un salaire annuel de 64.000 à 72.000 euros. Plus étonnant, son collègue spécialisé dans le développement d’applications mobiles, malgré une progression des salaires de plus de 4%, devra se contenter d’une rémunération variant entre 41.000 euros (3 à 5 ans d’expérience) et 60.000 euros pour un débutant et 51.000 euros et 60.000 euros (au-delà de 5 ans d’expérience).
Le Chief Data Officer, ou directeur des données, qui a pour mission de faciliter l’accès aux données de l’entreprise – poste éminemment stratégique à l’heure du Big Data – , perçoit quant à lui une rémunération proche de celle d’un DSI, soit 103.000 à 151.000 euros pour un spécialiste revendiquant 10 à 15 ans d’expérience (+3,3%). Au-delà de ce seuil, le salaire pourra atteindre jusqu’à 186.000 euros (+3,4%). Précisons qu’à cette somme pourra s’ajouter un variable compris entre 5 et 20% du salaire fixe brut annuel, un avantage qu’il partage entre autres avec le DSI et le Chief Digital Officer.
Ce dernier, qui pilote la transformation numérique de l’entreprise, peut prétendre à une rémunération de 120.000 à 160.000 euros s’il a 10 à 15 ans d’expérience. Au-delà, le salaire pourra s’envoler pour atteindre jusqu’à 350.000 euros. On est loin du plafond de 260.000 euros observé en 2015.
Toutes les professions ne sont toutefois pas logées à la même enseigne. Ainsi le chef de projet MOA/AMOA/MOE devra se contenter d’une augmentation de 0,9% maximum, ce qui situe les rémunérations dans une grille de 42.000 à 78.000 euros. Même punition pour les directeurs de projets dont le salaire évolue dans une fourchette de 75.500 à 125.000 euros.
On notera que tous ses salaires se rapportent à la région parisienne. Le cabinet constate par exemple dans les régions Auvergne-Rhône-Alpes et PACA des échelles salariales inférieures de 10 à 15% pour les postes dont le salaire fixe brut annuel est inférieur à 50 000 euros et inférieures de 5 à 10% pour les postes dont le salaire fixe brut annuel est compris entre 50 000 et 80 000 euros. Au-delà il n’y a plus de différence avec la région parisienne, de même que pour les métiers du digital et les profils disposant d’une double compétence. Enfin, en Auvergne-Rhône-Alpes, région traditionnellement industrielle, les profils en informatique industrielle (informatique embarquée, R&D, firmware), sont également très demandés.
Précisons que tous ces chiffres reposent sur les missions et placements effectués par les consultants du cabinet, les entretiens de candidats, une analyse des tendances du recrutement dans le secteur ainsi que des enquêtes réalisées en France auprès de 200 directeurs ou responsables des ressources humaines (DRH), auprès de 200 directeurs ou responsables administratifs et financiers (DAF) et auprès de 100 directeurs informatique (DSI) par un institut de sondage indépendant (dont le nom n’est touteois pas précisé).