Le 29 juillet dernier, Microsoft lançait Windows 10 avec une mise en en œuvre gratuite pour les utilisateurs de Windows 7 et 8. Où en est la migration ?

Selon les statistiques du mois de janvier 2016 du cabinet NetMarketShare, Windows 10 aurait atteint 11,85 % de parts de marché (même si le mot marché n’est pas adapté) devançant pour la première Windows XP lancé en 2001 mais encore loin derrière Windows 7 qui se situe à 52 %. Sachant que Windows XP n’est plus supporté depuis plusieurs années ce qui ne semble pas effrayer les utilisateurs, à supposer qu’ils en soient au courant. On peut supposer que du côté des entreprises, la migration vers des OS supportés par Microsoft soit bien réalisée, mais on peut aussi en douter.

Dans sa dernière révision des dépenses IT au vu des résultats du 4T16, le Gartner revoit assez largement à la baisse les dépenses en termes de systèmes d’exploitation sur le poste client (dans lequel Windows bénéficie d’un quasi-monopole). Et le cabinet a un jugement assez sévère sur l’évolution des environnements d’exploitation des PC : « Besides the current free upgrade right to Windows 10 from earlier versions (Windows 7 and 8) impacting revenue expectations in 2016, over the longer term, we are expecting the Windows (client) segment to struggle to prove its value in traditional PC markets and sustain its platform compatibility to other mobile device markets ». Dans une note publiée en octobre, le cabinet détaille trois profils de migration en fonction de l’existant et des objectifs : agressif, conservateur et déploiement ciblé.

Six mois après son lancement, Windows 10 serait donc en deuxième position des OS ? Mais des statistiques fournies dans le cadre du programme Digital Analytics Program donnent des résultats assez différents. Au lieu de comptabiliser séparément les OS PC et les OS des smartphones, ils mettent tout dans le même panier. Windows 7 arrive toujours en premier mais avec 33,9 % mais iOS d’Apple se situe en second avec 18,5 % et Android en troisième place avec 17,6 %.

Si l’on reste confiné aux environnements PC, Windows 7 vient largement en tête avec 33,6 % des 53 % que représenteraient les OS pour poste de travail. Ce qui rapporté en base 100 donne plus de 63 % pour Windows 7, un score assez largement supérieur à celui proposé par NetMarketShare. Windows 10 serait, lui aussi, à un étiage supérieur, 16,7 % au lieu des 11,85 % de NetMarketShare.

Ce qui, étant donné la pression exercée par Microsoft pour réaliser la migration est un résultat relativement modeste. Rappelons par exemple que Windows 7 et 8 ne même plus supportés sur des PC équipés du microprocesseur Skylake et plus récent. Chris Capossela, directeur marketing de Microsoft ne déclarait-il pas récemment : « Si vous choisissez Windows 7, vous le faites à vos propres risques ». Et de poursuivre : « Nous avons quelques inquiétudes lorsque les utilisateurs mettent en œuvre des systèmes d’exploitation de plus de 10 ans d’âge, et qu’avec un tel système, une nouvelle imprimante ou un nouveau jeu ne fonctionne pas ».

Pour ces derniers, le choix est le seul Windows 10. Pour décider une migration, il vaut être convaincu de la supériorité du nouveau système sur celui existant. Pour tout utilisateur moyen d’un PC – qui représente la grande majorité – la supériorité de Windows 10 par rapport à Windows 7 reste à démontrer. Et pour toute DSI, étant donné les contraintes imposées par une telle opération de migration, l’argument est sans doute encore plus fort. Pour le Gartner, la décision de migrer doit s’appuyer sur la prise en compte de 3 facteurs :

  1. Déterminer le type de migration de l’entreprise en examinant le degré de nécessité de celle-ci et de l’approche que souhaite adopter l’entreprise ;
  2. Comprendre le timing concernant le timing non seulement l’OS mais aussi les outils associés et quand ils seront disponibles pour un déploiement en entreprise ;
  3. Déterminer si les offres des partenaires en matière de matériels, logiciels et services sont suffisamment mûres pour un déploiement à grande échelle.

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