Le pdg de GFI Informatique, constate un certain raidissement du marché qui pourrait déboucher sur des décalages ou des gels de projet. Mais la situation n’a rien comparable avec le coup d’arrêt de la fin 2008.


Channelnews : Constatez-vous, à l’instar de certains de vos confrères, à une baisse de l’activité avec notamment des retours prématurés de missions ?

Vincent Rouaix : non, nous n’avons pas enregistré de retours massifs de missions mais il est vrai qu’on sent un raidissement qui se traduit par des budgets non consommés sur la fin de l’année et quelques gels ou décalages de projets sur le début 2012. Mais le carnet de commande reste significatif.

Y voyez-vous les prémisses d’une réplique de la crise de 2008-2009 ?

Vincent Rouaix : S’il y a bien une limitation de la croissance depuis septembre, sa magnitude est moins forte qu’en 2008. Peut-être parce que la marge d’économies est moindre. De fortes contraintes pèsent déjà sur les projets en termes de coûts, de retours sur investissements… Les clients ne sont pas en train de faire cesser une hypothétique gabegie. Et l’informatique reste au centre de leur business.

Envisagez-vous des mesures pour vous adapter à cette nouvelle donne ?

Vincent Rouaix : Nous avons donné des consignes de prudence sur les embauches et les investissements dès octobre. Si le marché devait encore se dégrader, nous serions amenés à en prendre d’autres.

Comment se présentent les prochaines semaines ?

Vincent Rouaix : Nous sommes confiants dans notre capacité de résilience pour l’avenir. Nous allons nous concentrer sur deux axes principaux : l’industrialisation et l’innovation. Dans le premier cas, nous allons jouer la massification sur les comptes où nous sommes déjà en échange de volumes supplémentaires. Une stratégie qui va probablement faire baisser un peu notre taux journalier moyen mais qui devrait contribuer à améliorer la marge. Par innovation, nous entendons nous orienter vers les projets à plus forte valeur ajoutée et vecteurs d’image, notamment dans la mobilité, le e-commerce, la dématérialisation, etc.

Où en est votre projet d’acquisition de l’activité informatique de gestion Business Solutions de Thales Services ?

Vincent Rouaix : Nous en sommes à la phase de consultation des instances représentatives. Il y a notamment une expertise en cours chez Thales qui fait que nous ne maîtrisons pas totalement le calendrier. On espère aboutir d’ici mars, soit avec un mois de retard sur le calendrier initial.

À 2,23 €, votre titre est proche de son plus bas de mars 2009 (2,09 €). Comment expliquez-vous cette désaffection alors que votre exploitation est redevenue positive en net depuis un an et que vous avez repris la croissance organique ?

Vincent Rouaix : Notre cours évolue au-delà de toute rationnalité comme la plupart des valeurs moyennes. Notre capitalisation atteint 110-120 M€, soit à peine quatre fois notre résultat d’exploitation. Mais les autres ne sont pas mieux lotis.

Pensez-vous que ces valorisations puissent favoriser les consolidations ?

Vincent Rouaix : D’un côté, le marché pousse à la consolidation mais de l’autre ces valorisations basses ne la favorisent pas. Les multiples actuels ne sont pas acceptés par les vendeurs du non coté.