Officialisé par le Conseil des Ministres le 27 avril, la composition (*) et le mode de nomination du Conseil national du numérique (CNN) ne font pas l’unanimité. Plusieurs associations parmi lesquelles le GESTE

(Groupement des éditeurs de servies en ligne) ; l’April (Association de promotion et de défense du logiciel libre) ; CFE-CGC & UNSA Télécoms (Fédération des syndicats des personnels des opérateurs télécoms et fournisseurs d’accès) ; le Munci (Mouvement pour une union nationale et collégiale des informaticiens), l’Isoc (Internet Society), la SACD (Société des auteurs et compositeurs dramatiques) y sont allés de leur communiqué rageur pour manifester leur désapprobation.

 

Tous se rejoignent pour dénoncer le manque de représentativité de cette instance, censée jouer le rôle de comité consultatif sur tous les dossiers relatifs à l’économie numérique. Ils relèvent notamment la sureprésentation des opérateurs (quatre postes sur dix-huit) ; des fournisseurs d’accès, des commerçants et des professionnels du marketing… Des « intermédiaires » qui trustent l’essentiel des sièges au détriment des autres catégories, notamment des éditeurs de contenus en ligne (un seul siège), mais également des consommateurs et de la société civile (associations professionnelles, juristes, communauté technique, professionnels de l’information…).

 

L’April rappelle pour sa part que dans ses déclarations suite à son rapport relatif  la création de ce conseil, Pierre Kosciusko-Morizet préconisait une élection. Ce qui est loin des nominations par acte administratif qui montrent que « le candidat Sarkozy est de retour ». Ce Conseil relève d’une « vision de l’Internet incompréhensible » pour le Geste, de la « supercherie » pour le Munci, du « comité bling-bling de l’Internet », pour la CFE-CGC & UNSA Télécoms…

 

Ce dernier évoque « un aréopage d’acteurs économiques plus intéressés à défendre la maximisation de la rentabilité du capital de leurs actionnaires que les intérêts de la République qui a été choisi. Ce n’est pas l’aménagement du territoire, la création nette d’emplois, la croissance de notre pays ou la protection du consommateur et du citoyen qu’ils auront à cœur de défendre, mais les intérêts financiers de leurs mandants ». Le syndicat, qui  rappelle que le développement d’Internet a été source de destruction massive d’emplois et source d’évasion fiscale, trouve pourtant « l’idée de ce Conseil intéressante pour réfléchir aux évolutions de l’Economie numérique ».

 

In fine, L’Isoc demande instamment que la composition de ce Conseil soit revue. Quant au Munci, il lance l’idée d’une organisation parallèle, qui soit réellement représentative.

 

(*) Gilles Babinet, fondateur de Musiwave, Eyeka, CaptainDash, élu président du CNN ; Patrick Bertrand, directeur général de Cegid et président de l’Afdel ; Jean-Baptiste Descroix-Vernier, PDG de Rentabiliweb ; Giuseppe Di Martino, secrétaire général et directeur juridique de Dailymotion.com ; Frank Esser, PDG de SFR ; Emmanuel Forest, directeur général adjoint de Bouygues, chargé d’affaires institutionnelles et européennes ; Gabrielle Gauthey, vice-présidente exécutive d’Alcatel-Lucent ; Pierre Louette, directeur exécutif et secrétaire général d’Orange ; Alexandre Malsch, fondateur de Melty.fr ; Daniel Marhely, cofondateur de Deezer.com ; François Momboisse, responsable développement et nouvelles technologies Fnac.com ; Xavier Niel, PDG d’Iliad-Free ; Jean-Pierre Remy, PDG de PagesJaunes.fr ; Marie-Laure Sauty de Chalons, PDG d’AuFéminin.com ; Marc Simoncini, PDG de Meetic.com ; Jérôme Stioui, fondateur de Directinet et Ad4screen ; Bruno Vanryb, PDG d’Avanquest Software, président du collège éditeurs de logiciels du Syntec Numérique ; Nicolas Voisin, fondateur d’OWNI