Le spécialiste français de la gestion des talents en mode Saas est la révélation des derniers trophées Eurocloud France. Jean-Stéphane Arcis, son PDG, nous explique comment il est parvenu à prendre l’ascendant sur les leaders mondiaux Taleo et SuccessFactors.

Channelnews : votre société vient d’être élue meilleure offre cloud 2012 dans le cadre des trophées Eurocloud France. De fait, votre parcours est impressionnant. À peine cinq ans après sa création, votre société a dépassé les 10 M€ de chiffre d’affaires et les cent collaborateurs… Vous revendiquez 2 millions d’utilisateurs et plusieurs centaines de clients. Et en 2011, votre croissance a encore été de 40%. Pas mal pour un éditeur 100% SaaS. Quel est le secret de cette croissance si rapide ?

Jean-Stéphane Arcis : C’est lié à un timing favorable. D’abord sur le plan technologique. Lorsqu’on a démarré il y a cinq ans, les architectures et les environnements SaaS étaient déjà matures. On a opté pour une architecture Microsoft (.Net). Au passage, on a eu la chance d’entrer dans le programme Idées de ce dernier. Ce qui nous a permis de bénéficier d’un soutien en ressources et en prestations.

Ensuite, on est arrivé à un moment où les directions des ressources humaines exprimaient le besoin d’accéder à un système d’information du captital humain. Il faut comprendre que les DRH sont les dernières directions fonctionnelles des grandes entreprises à n’être pas équipées en outils IT. Pour beaucoup de nos clients, Talensoft est leur premier équipement RH.

Autre facteur favorable : l’avènement des réseaux sociaux type Linkedin qui permettent aux collaborateurs de gérer leur carrière en externe et qui ont ont préparé le terrain en interne.

En quoi consistent exactement vos offres ?

Jean-Stéphane Arcis : Ce que Talentsoft propose c’est avant tout un système de gestion des talents. Sa particularité, c’est que l’ensemble des collaborateurs y accèdent. Cela leur permet de se faire connaître au sein de leur entreprise, de mettre en avant leurs compétences, celle qu’ils souhaitent acquérir, les parcours qu’ils souhaitent développer, leurs souhaits de mobilité… Quant aux DRH, cela leur permet d’enrichir la connaissance qu’elles ont du capital humain de l’entreprise et de le développer. On est à l’intersection des ressources humaines et des réseaux sociaux. D’ailleurs, on peut rafraîchir son profil interne via Linkedin ou Viadeo. Le rachat de RFlex en 2011, le leader du e-recrutement, nous a permis d’enrichir notre couverture fonctionnelle en amont pour les postes à pourvoir et la gestion des candidatures.

Pourquoi les ERP traditionnels ont loupé le coche ?

Jean-Stéphane Arcis : On est dans un environnement très collaboratif. On utilise peu d’algorithmes poussés comme dans une paye mais à contrario, on fait beaucoup appel au conversationnel et aux workflows. Par ailleurs, il faut proposer un outil intuitif qui ne nécessite pas de formation. Enfin, l’outil doit permettre aux DRH de modifier leurs processus de gestion des talents d’année en année sans re-développement.

Vous revendiquez aujourd’hui une surface trois ou quatre fois plus importante que Taleo ou SuccessFactors en France (rachetés respectivement par Oracle et SAP). Pourtant, ils étaient déjà là en 2006 lors de votre création et ils sont 20 à 30 fois plus gros que vous à l’échelle internationale. Comment êtes-vous parvenus à les surpasser ?

Jean-Stéphane Arcis : On s’est développé plus rapidement qu’eux en poussant un domaine fonctionnel différenciant : la gestion de la performance. Il s’agit de faire en sorte que les équipes soient formées en fonction des évolutions attendues des emplois et des compétences.

Vous venez de lever 10 M€ au cours des derniers mois. À quoi destinez-vous cet argent ?

Jean-Stéphane Arcis : Cette somme va essentiellement servir à notre internationnalisation sachant que l’essentiel de l’investissement technique a déjà été fait.

Aujourd’hui, vous adresser exclusivement une clientèle de grands comptes en vente directe. Prévoyez-vous de vous diversifier sur le marché des PME ? Et si oui, selon quel mode de commercialisation ?

Jean-Stéphane Arcis : On va en effet s’attaquer au marché des PME (moins de 1.000 collaborateurs) à partir du deuxième semestre 2012. On proposera des solutions packagées orientée entretien annuel obligatoire, mobilité, recrutement externe, etc.