Créé en 2005, l’éditeur de logiciels open source spécialisé dans l’intégration de données a connu une croissance fulgurante qui le place aujourd’hui dans le top 20 des éditeurs français. Entretien avec Yves de Montcheuil, son VP marketing.
PricewaterhouseCooper a intégré pour la première fois Talend dans l’édition 2012 de son classement des 100 premiers éditeurs français publiée il y a deux semaines. Et là, surprise ! Vous vous hissez directement à la 18è place avec 55 M€ de chiffre d’affaires. Pour beaucoup la surprise est totale, Talend n’ayant même pas sept ans d’existence.
Yves de Montcheuil : Ce chiffre est une estimation du cabinet Pierre Audoin Consultants, qui a participé à l’élaboration du classement PwC. Il est publié sous sa responsabilité, Talend ne communiquant pas sur son chiffre d’affaires. En revanche, nous communiquons volontiers sur notre taux de croissance : 103% en 2011.
Votre croissance 2012 sera-t-elle aussi explosive ?
Yves de Montcheuil : On ne va peut-être pas doubler cette année mais on ne devrait pas en être loin.
Qu’est ce qui tire cette croissance ?
Yves de Montcheuil : On a énormément d’opportunités liées au déploiement de notre plate-forme unifiée d’intégration Talend sortie en novembre dernier (disponible depuis peu en version 5.1). Suite au rachat de Sopera en 2010 et en partenariat avec Bonita Soft, nous avons en effet réuni au sein de la même plate-forme l’intégration de données, l’intégration d’applications et l’intégration des processus métiers.
Au premier trimestre nous avons également sorti une version dédiée Big Data de notre solution d’intégration, Open Studio for Big Data, qui nous apporte beaucoup de traction. Cette offre permet de charger et de manipuler d’importants volumes de données dans Hadoop sans programmation. Elle a notamment été adoptée par Hortonworks dans son offre d’analyse et de traitement Data Platform.
Que ce soit sur l’intégration de données et d’apllications ou le Big Data, vous empiétez sur les plates-bandes de géants tels qu’Oracle ou IBM. Quels sont vos atouts pour les affronter ?
Yves de Montcheuil : Il est exact que nous sommes concurrents de l’offre Fusion Middleware d’Oracle. Une offre dans laquelle on retrouve des composants ETL, de la data quality, de la SOA, des solutions MDM. Mais ces solutions ne sont intégrées que sur le bon de commande. Elles n’ont pas d’interface commune, pas de référenciel commun et nécessitent beaucoup de consulting pour les assembler. Notre principal atout se situe précisément dans notre approche unifiée qui permet d’adresser toutes les problématiques intégration du marché avec des coûts de déploiement moindres. Autre atout majeur : la flexibilité que nous apporte notre modèle open source.
Est-ce que la croissance du chiffre d’affaires France est comparable à la croissance globale ?
Yves de Montcheuil : elle est moindre mais elle reste supérieure à 50% par an.
Quelle est la part de l’indirect dans votre chiffre d’affaires ? Et quels sont vos principaux partenaires ?
Yves de Montcheuil : Plus de 50% de notre business est influencé. Nous travaillons avec les grands intégrateurs qui ont une practice open source (Accenture, Capgemini…) mais aussi avec des intégrateurs plus nationaux, comme Business & Decision, Micopole, Logica, Steria ainsi qu’avec de nombreux petits acteurs plus spécialisés comme Smile, Ubiside, Eulidia, Synotis, Ysance, Althéa, Phloeme, Cosmos, Homsys.
Avez-vous signé de nouveaux partenariats au cours des douze derniers mois ?
Yves de Montcheuil : En effet, Osiatis, Infact, Advance Schema, ASI Informatique, BC Square, Keen Software, Synotis ou Cosmos font partie de nos plus récents partenaires.