Sqli vient d’annoncer ses résultats semestriels. A fin juin, le chiffre d’affaires non audité s’élèvait à 123,2 millions d’euros, en croissance organique de 6,3% par rapport au 1ersemestre 2018. A taux de change constants, la croissance ressortait à 5,9%. Par ailleurs, les effectifs étaient de 2 .214 collaborateurs (hors stagiaires), avec un turnover stabilisé à 25%.

Toutefois l’événement important de cette annonce est la divulgation d’un nouveau plan stratégique baptisé One Force 2022 qui prend en compte les tendances de fond de l’industrie des services numériques (fragmentation du marché français des entreprises de services du numérique, montée en puissance des services destinés au e-commerce et exigences croissantes des collaborateurs). Il s’agit notamment de redynamiser l’activité et de restaurer la profitabilité de l’activité ESN en France, et de favoriser l’émergence d’un acteur européen d’envergure sur le marché porteur du e-commerce, le tout en tirant profit d’un socle technologique commun à l’ensemble du groupe. Les centres de services digitaux en France (Bordeaux et Nantes) et à l’international (Maroc, Espagne et Afrique du Sud), devraient ainsi permettre de mutualiser les ressources et de renforcer les synergies. Regroupant aujourd’hui 700 experts, leur effectif pourrait monter à 1.000 personnes à horizon 2022 en fonction de la croissance des activités.

Sqli est désormais scindé en deux activités ayant chacun leur modèle économique propre afin de répondre au mieux à leur marché.

L’activité Digital & Technology, qui comprend plus de 900 collaborateurs déployés dans cinq agences en France et qui pèse 137 millions d’euros de chiffre d’affaires, s’adresse aux directions informatiques des grandes et moyennes entreprises dans le cadre de leur transformation numérique.  L’ambition de Sqli est de développer des services centrés sur l’utilisateur « en combinant le meilleur des technologies et des méthodologies du digital » afin de se démarquer sur un marché des ESN comprenant 28.000 sociétés, dont le leader pèse à peine 8% du marché, et qui affiche une croissance moyenne d’environ 3%. L’objectif est de dégager une croissance organique moyenne comprise entre 3% et 5% par an et de générer, d’ici à 2022, un résultat opérationnel courant dépassant 6% du chiffre d’affaires, contre 3% en 2018, hors apport des nouvelles activités telles que le cloud.

Commerce & Experience est l’autre activité du groupe. Agence digitale dédiée au e-commerce, elle emploie environ 555 experts déployés dans 11 pays européens et qui ont généré 95 millions d’euros de chiffre d’affaires l’an dernier. Figurant selon Forrester dans le top 15 des agences digitales européennes, elle est notamment partenaire d’Adobe/Magento, Salesforce et SAP (Customer Expérience). L’ambition du groupe est de la hisser parmi les leaders sur le marché européen du conseil, de la mise en œuvre et du déploiement de solutions e-commerce et d’enregistrer une progression organique annuelle moyenne du chiffre d’affaires comprise entre 8% et 10% jusqu’en 2022. Cela en visant une marge opérationnelle courante supérieure à 10% à terme sur cette activité (8% en 2018), hors apport d’éventuelles opérations de croissance externe.

Globalement, Sqli se fixe un objectif de chiffre d’affaires consolidé de plus de 280 millions d’euros à l’horizon 2022, contre 232 millions d’euros en 2018. Pour l’atteindre, plus de 700 nouveaux postes devraient être créés sur la période. L’ambition est encore plus forte concernant le résultat opérationnel courant attendu à plus de 22 millions d’euros, soit une progression supérieure à 80% en 4 ans.

Les coûts de mise en œuvre du nouveau plan stratégique sont estimés entre 2 et 3 millions d’euros et seront essentiellement supportés par les exercices 2019 et 2020 « sans que cela ne remette en cause la perspective de croissance des résultats dès cette année », précise Sqli. Le groupe indique qu’il compte par ailleurs jouer un rôle fédérateur dans le mouvement de concentration des agences digitales en Europe et poursuivra l’étude d’opportunités de croissance externe afin de concrétiser son ambition de devenir un acteur européen d’envergure. Selon lui, la progression des résultats tout au long devrait permettre un désendettement rapide afin de financer cette politique.