La maison mère de Spie Communications devait faire son entrée en bourse le 10 octobre mais a tout annulé la veille de l’échéance devant la dégradation subite des conditions de marché. Au grand dam des salariés.


Aussitôt annoncée, aussitôt reportée. La maison mère de Spie Communications devait faire son entrée en bourse le 10 octobre. Objectif : lever au minimum 1 milliard d’euros via la cession de 35% de son capital. Déjà détenteurs (pour 60% d’entre eux) de parts du plan d’épargne groupe dans le cadre du dernier LBO, les salariés avaient été sollicités dans le cadre d’un plan d’accès à l’actionnariat. Séduits par des modalités avantageuses (abondement de 100% jusqu’à 1000 € d’investissement, décote de 20%…), ils avaient répondu massivement à l’appel en se déclarant à 53% prêts à souscrire des actions.

Mais voilà, le mini-krach boursier de la mi-octobre en a décidé autrement. Annoncée officiellement le 29 septembre, l’introduction a été reportée sine la veille de l’échéance, à l’issue d’un conseil d’administration. La faute aux conditions de marché devenu « particulèrement défavorables », a déploré Gauthier Louette, le PDG, dans un mail envoyé aux salariés. « Notre calendrier d’introduction s’est révélé malchanceux : les marchés financiers, déjà plus difficiles depuis l’été, ont connu une forte dégradation ces deux dernières semaines et les derniers jours ont été les plus mauvais de l’année », a-t-il expliqué.

« Déception, incompréhension et perte de confiance des salariés »

Une décision apparemment mal comprise des salariés. « Cela a fait l’effet d’une grande déception, incompréhension et perte de confiance de la part des salariés [qui avaient] manifesté leur intention d’achat d’actions », écrit la Fédération générale des mines et de la métallurgie de la CFDT, dans un communiqué daté du 17 octobre portant sur le stress au travail des salariés. Suite a une série d’enquêtes flash auprès des employés, le syndicat note que cet épisode a « contribu[é] à aggraver la situation du moral des salariés [déjà mis à mal par] les réorganisations successives initiées par la direction depuis trois ans, sans concertation ni implication des parties prenantes ».

De fait, l’arrivée au mois de janvier dernier de Vincent Magnon à la direction générale de Spie Communications a donné le coup d’envoi d’une énième restructuration à l’échelle nationale. Actuellement en cours de déploiement au sein de la direction Paris-Ile-de-France, cette restructuration s’est traduite par une érosion de l’effectif net au sein la direction Spie Grand-Est, où elle a déjà été déployée, note un délégué syndical.

Toutes les activités infogérance fusionnées

Au passage, Spie a finalement fusionné ses activités Spie Infoservices, son activité infogérance historique (ex-Fast), Sertig et Spie Infogérance et Services issue du rachat d’APX Infogérance. C’est cette dernière entité, qui comptait près de 1.100 collaborateurs, qui a absorbé les quelque 680 collaborateurs de Spie Infoservices et les quelque 150 de Sertig. La nouvelle entité, qui compte un peu plus de 1.800 collaborateurs a été rebaptisée Spie Infoservices. Mais si la fusion est effective, les négociations d’harmonisation des statuts des salariés (les uns étant sous convention Syntec, les autres sous convention métallurgie) ne sont pas terminées.