Le résultat opérationnel du 1er semestre est catastrophique. Le groupe, qui joue sa survie, va licencier 146 personnes et réorganiser ses pôles d’activités avec le soutien d’investisseurs extérieurs.

Comme on s’y attendait, Risc Group vient de publier des résultats catastrophiques pour le 1er semestre (juin-décembre) de son exercice 2009-2010, dus aux mauvaises performances de son pôle Inbox. A 32,7 millions d’euros, en recul de plus de 18%, le chiffre d’affaires est même légèrement en dessous des prévisions. La perte opérationnelle atteint 12,3 millions d’euros contre -2,8 millions d’euros un an plus tôt. Celle-ci inclut 3,1 millions de perte de valeur constatée sur les écarts d’acquisition et 5,1 millions de charges opérationnelles (provisions sur baux immobiliers et immobilisations) et de résultats déficitaires sur des activités en cours d’arrêt. Si l’on fait abstraction de ces éléments, le résultat opérationnel affiche encore une perte de 4 millions d’euros.

La SSII reconnaît que la baisse d’activité (-18,6%) n’est pas compensée par la diminution de 12,3% des charges d’exploitation. Les restructurations des filiales étrangères du pôle Inbox, qui se sont traduites notamment par le licenciement des 106 personnes (sur un effectif de 240), seront donc suivies d’autres mesures touchant cette fois la France. Ainsi, dès le mois de février, le conseil d’administration a lancé un PSE portant sur la suppression de 146 postes dans l’Hexagone. Son coût (7 à 8 millions d’euros) apparaîtra dans les résultats du second semestre.

« Nous sommes conscients de son importance mais il est plus que nécessaire pour sauver Risc Group et nous avons fait le maximum pour que les propositions faites au Comité d’Entreprise soient les plus favorables possibles pour les salariés », a commenté le PDG Bertrand Calvignac, arrivé à la tête de la société le 18 décembre en pleine débâcle. Rappelons que ce dernier est le président de STS Group, nouvel actionnaire de référence qui détenait 29,4% des actions au 31 décembre.

On notera que le groupe a consommé pendant la période 6,7 millions d’euros (financement d’activités, immobilisations, remboursements d’emprunts). Il lui restait donc au 31 décembre 5,1 millions d’euros de trésorerie pour une dette financière de 3,35 millions d’euros, dont 1,6 million d’euros à moins d’un an.

Ces chiffres ne tiennent toutefois pas compte de l’augmentation de capital de 10,85 millions d’euros encaissée le 15 janvier et qui apparaîtra dans les comptes du semestre en cours.

La réorganisation de la dernière chance

Pour redresser la barre, Bertrand Calvignac a entamé une profonde réorganisation, la structure mise en place en septembre 2008 volant en éclats. Ainsi Risc Group IT Solutions se focalisera désormais sur les solutions verticales de cloud computing en proposant notamment les offres de sociétés partenaires en mode SaaS. Des investisseurs extérieurs auraient déjà marqué de l’intérêt pour cette activité dont la SSII conserverait cependant le contrôle. L’inscription de la filiale au marché libre de NYSE Euronext Paris a par ailleurs été demandée et devrait être effective d’ici la fin du mois.

Comme prévu, le regroupement de Backup Avenue avec monDSI (activité historique de Risc Group dans le domaine du SaaS) et Risc Group IT Solutions UK en Angleterre (ex Clunk Click) suit son cours et devrait se traduire par un mode de distribution en mode indirect.

Une nouvelle version de l’offre de sauvegarde Backupia devrait par ailleurs voir le jour cette année.

Le point le plus crucial reste donc l’activité Inbox, dont la restructuration devrait être finalisée pour le 1er juillet.

A cette date, Bertrand Calvignac espère que le nouvel ensemble sera en ordre de marche et que « tous les pôles restructurés afficheront tous des budgets bénéficiaires » afin que le soit en mesure en mesure « d’afficher un résultat opérationnel positif dès le prochain exercice fiscal ».

Il a déjà averti que le groupe STS ne pourra pas contribuer au-delà des fonds déjà apportés dans le cadre de l’augmentation de capital. C’est bel et bien l’avenir de Risc Group qui est donc en jeu.