Une page se tourne pour le revendeur orléannais Ammi.DSI. Après trente-trois années passées aux commandes de l’entreprise, son dirigeant-fondateur, Gérard Gilbert, vient de passer la main afin de faire valoir son droit à la retraite. Le nouvel actionnaire est le groupe Infragest, qui contrôle déjà son principal concurrent Promosoft. Dirigée par Patrice Foliard, ce dernier exerce, comme Ammi.DSI, une activité d’intégration et de maintenance d’infrastructures informatiques et de logiciels de gestion avec notamment des partenariats privilégiés avec des fournisseurs tels que Sage, Fujitsu, Microsoft…

Si Ammi.DSI a son siège social à Orléans (Saint-Jean de Braye) et rayonne jusque dans l’Eure et Loir via son agence de Chartres, c’est l’inverse pour Promosoft, qui est originaire de Chartres et rayonne dans le Loiret et la région parisienne via ses agences de Saint-Jean de Braye et Paris.

Ammi.DSI réalisant de l’ordre de 2,1 M€ de chiffre d’affaires annuel avec un effectif d’une dizaine de personnes, et Promosoft ayant bouclé son exercice fiscal 2015 sur 3,75 M€ de facturations avec 25 salariés, Infragest vise 6 M€ de revenu d’affaires cumulé avec ses deux sociétés et 9 M€ avec ses autres filiales (y compris Action Informatique, racheté en 2014). Ammi.DSI devrait conserver son nom mais, à terme, certaines ressources, comme la hotline et le service technique, devraient être mutualisées, selon Patrice Foliard, cité par Distributique.

Pour la transmission de son entreprise, Gérard Gilbert dit avoir eu l’embarras du choix : une dizaine de repreneurs potentiels se sont manifesté et des négociations ont été menées avec quatre d’entre eux, dont certains grands noms du secteur. Le choix d’Infragest reflète la volonté de Gérald Gilbert de privilégier certains critères qui lui importaient particulièrement, notamment la taille humaine.

Aujourd’hui modeste acteur local, Ammi.DSI a connu une période d’expansion importante dans les années 90. Forte de 45 salariés à l’époque, son influence s’étendait alors jusqu’en Bretagne, au Poitou Charente et à la région parisienne grâce à ses agences de Rennes, Poitiers et Paris.

En 2012, confrontée à une baisse de ses marges nécessitant de reconstruire sa trésorerie, la société fait appel à ses banques. Mal lui en prend : celles-ci lui retirent ses découverts autorisés, l’acculant au dépôt de bilan. La société obtient son placement en redressement judiciaire et parvient à en sortir dix mois plus tard en lui substituant un plan de continuation avec apurement du passif. Ammi.DSI fait donc partie de cette minorité d’entreprises qui sont parvenues à survivre à un redressement judiciaire de manière autonome.