Dans la chasse aux candidats relancée ces derniers mois par les SSII, les arguments pour attirer les «bons profils» restent sensiblement les mêmes. Après la crise, comme avant. Avec, cependant, quelques innovations dans l’approche des viviers potentiels.

Une croissance de 3% pressentie pour le secteur IT logiciels et systèmes. Présage d’un recrutement supérieur aux 35 000 embauches réalisés en 2010. Cela suffit à galvaniser la communication de recrutement des SSII et éditeurs qui renoue avec les effets d’annonce et les initiatives pour attirer les candidatures ad-hoc. Sans que cela se traduise (pour l’instant) par une inflation notoire sur les niveaux de salaires à l’embauche (voir l’interview de Denis Cerisola: «Editeurs et SSII recrutenet en prévision d’un regain d’activité»)

La surenchère en nombre de postes ouverts concerne surtout les plus grandes. Qui n’ont, en général, pas de problème de notoriété pour regonfler le flux de candidatures. Les SSII de taille moyenne (et éditeurs), dont les besoins de renforcer les équipes vont, selon les cas, d’une embauche par semaine (une cinquantaine sur l’année) à une par jour, sont amenées à jouer diverses cartes pour se démarquer.

 

Atout régions ou spécialisation

Classique, il y a la carte de l’appel à renfort en régions «pour se rapprocher des clients». Susceptible, dans certains cas, de démultiplier les postes à responsabilité et les perspectives d’évolution de carrière. C’est l’un des motifs avancés, notamment, par Proservia (120 techniciens recherchés pour l’infogérance de production), Sodifrance (250 embauches prévues), Niji (150 prévues, soit 66% de plus qu’en 2010), Bull (400 personnes en France, la moitié en régions), Open (700 embauches), Adhara (200 formateurs et commerciaux). Avec, le plus souvent, l’argument de la croissance déjà enregistrée en 2010: +12% pour Telindus (50 embauches prévues en Ile de France et en province); +30% pour Objectware (210 personnes à fin 2010).

 

Tout aussi classique, l’atout de la spécialisation qui a le vent en poupe. Sur un créneau porteur, comme la mobilité (11000 embauches dans les cinq prochaines années, dont 8000 embauches pour les SSII, 2000 chez les éditeurs)(*) (voir la création de la division Alten ID.Apps), ou comme les développements Open source (OpenWide, Linagora). L’appel à compétences est aussi fondé sur la relance de besoins sectoriels, comme pour Acti (dans le secteur banques-assurances, 150 embauches) et Torken (secteur Assurances, 10 consultants seniors recherchés), ou Horoquartz (30 embauches) et GFI ChronoTime (20 embauches) sur le créneau des logiciels RH; ou encore Acmi (partenaire IBM pour les services managés en SaaS). Les petites structures peuvent alors invoquer l’entreprise à taille humaine (management participatif, pour Neoxia, qui recrute des consultants en maîtrise d’ouvrage), ou la touche innovation (Parrot, en R&D de produits de mobilité, 80 postes d’ingénieurs ouverts).

 

 

Tactiques d’approche: vers un renouvellement du genre

 

 

Les tactiques d’approche des viviers potentiels avancent, là encore classiquement, la perspective d’une formation à l’embauche. Avec, dans certains cas, un sensible renouvellement du genre. Proservia promeut le «contrat première chance» pour les techniciens helpdesk et techniciens d’exploitation qui rejoindront ses sites de production (infogérance à Rennes et Niort, Nantes). Certains misent explicitement sur le vivier étudiant (The Phone House propose des CDI temps partiel pour étudiants).

 

 

On renoue avec la tradition des relations-écoles (Spie avance un partenariat/mécénat avec l’Insa de Lyon). L’idée de cooptation revient en force. Venedim (gestion d’infrastructures), entre autres, prétend ainsi dépasser son score d’embauche de 2010 avec une centaine de recrues. Et, comme avant la crise, revient la pratique des job dating (rendez-vous) dans des lieux ciblés (une péniche sur le Rhône, un stade de rugby à Toulouse pour GFI), propices au partage d’expérience entre consultants (MC2i dans les salons du Fouquet’s); ou encore les journées portes ouvertes (Open, Openwide) et la présence dans les salons (lesjeudis.com du trimestre à venir affichent 1000 postes ouverts à Nantes, 500 à Aix, 1000 à Bordeaux). Des forums étudiants refont le plein (voir ici «plus de 100 employeurs au forum Télécoms»).

 

Des Communauty Managers pour le sourcing

 

 

Des places de marché se glissent dans la partie ( Uptoo dédié aux profils de commerciaux, toulebiz.com lancée par GSI conseil, voir l’interview de F. Guillot) pour y mettre une touche d’interactivité 2.0. Un souhait d’innover qui concerne aussi les acteurs plus généralistes, comme Forum Organisation, qui lance en partenariat avec l’Apec une formule de salon virtuel de recrutement (forum Catalyz plutôt axé jeunes diplômés). A noter l’apparition, auprès des chargés de recrutement, de Community managers (professionnels des réseaux sociaux), comme chez SBP (cabinet dédié aux profils web) qui prévoit de recruter cette année une dizaine de ces spécialistes du «sourcing de profils» sur le web.

(*) selon l’étude de l’Opiiec (observatoire paritaire des métiers du secteur IT) sur le marché et les métiers de la mobilité numérique.