Croissance molle, glissement de projets, resserrement des encours : le premier semestre n’aurait pas été bon pour la distribution IT. Certains voient néanmoins une possible embellie d’ici à la fin de l’année.

 

« Le premier semestre a été moins bon que prévu pour la distribution IT ». Certes, cette appréciation n’est pas issue d’un organisme d’études officiel. Elle émane du PDG d’un des principaux grossistes informatiques français et n’engage que lui. Mais selon ce grossiste, les revendeurs informatiques auraient globalement enregistré une croissance nulle durant les six premiers mois de l’année. Les effets de ce ralentissement aurait même commencé à se faire sentir dès la fin de l’année dernière.

 

Conséquence, alors que les encours étaient à la détente depuis plusieurs mois, les assureurs crédits ont été obligé de donner un coup de vis à partir du mois de février. Un mouvement qui s’est amplifié en mars-avril et qui n’est pas prêt de s’arrêter au vu des bilans qui commencent à sortir. « Pour l’instant, cette tendance récessioniste a eu tendance à épargner les acteurs positionnés sur les segments à plus forte valeur ajoutée, tels que le stockage, les serveurs, la virtualisation, le client léger et, dans une moindre mesure, les solutions d’impression, poursuit notre grossiste. En revanche elle touche plus fortement les acteurs du retail et les revendeurs orientés volumes. »

 

Les revendeurs sentent bien qu’ils doivent s’adapter à un marché qui évolue

 

Même les revendeurs grands comptes commencent à marquer le pas. « Nous sommes moins frappés que dans les pays anglo-saxons mais on commence à sentir une tendance au glissement de certains projets », admet Jacques Vincent, directeur général de SCC. Chez HP, où la division partenaires a pourtant enregistré une croissance de 5% de ses ventes, Marc Hia Balié, son directeur, note que certains partenaires « sous-performent ». « D’une manière générale, les partenaires sentent bien que le marché change rapidement et qu’ils doivent s’adapter. Les vendeurs d’infrastructures se demandent s’ils ne doivent pas héberger, ceux qui sont orientés volumes, s’ils ne doivent pas basculer vers les services, lancer de nouvelles gammes de produits, privilégier le téléphone… ».

 

Toutefois, la course aux services semble atteindre aujourd’hui ses limites. « Les services représentent désormais plus de 50% de notre résultat opérationnel mais malgré tous nos efforts, ils ne suffisent pas à couvrir nos frais de structure, constate un gros revendeur informatique régional. Nous ne pouvons pas exister sans le négoce ».

 

Certains voient néanmoins des raisons de rester optimiste. « Le ralentissement va durer encore six mois, estime notre grossiste du début, puis cela va redémarrer. Et ceci grâce à la remontée de prix. En effet, je suis persuadé que, sous l’effet du renchérissement des coûts de production asiatique et de la probable remontée du dollar, les prix vont remonter à partir de la fin de l’année. » Il ne reste plus qu’à espérer…