Rien de tel que l’observation chiffrée des retards de projets pour plaider en faveur d’une gestion de projets bien étayée. Foi de Sciforma et de son baromètre trimestriel.

 

Toutes tailles de projets et d’entreprises confondues, en France, un projet sur quatre ne respecte pas le planning prévu. De l’aveu des 4000 responsables d’entreprises ayant contribué au premier relevé du baromètre trimestriel de Sciforma (éditeur de PSNext), la raison de fond invoquée pour cette tendance chronique au dérapage de timing est le manque de culture projet. Près d’une entreprise sur trois estime pâtir de la difficulté à trouver les compétences nécessaires à la réalisation de leurs projets.

Ce n’est pourtant pas faute de miser sur cette modalité d’organisation de l’activité, puisque, selon ce sondage en ligne (réalisé fin novembre 2010), les entreprises gèrent en moyenne 139 projets en parallèle (de 40 projets pour les PME jusqu’à 330 projets pour les plus grandes). Avec, en 2010, pas plus ni moins de projets lancés qu’en 2009. Les entreprises du secteur public se distinguent même avec un record de 540 projets en cours par entité (contre 250 dans le secteur industrie, 212 dans le secteur banques-finance).

Le retard reste le mal chronique des projets courts. Pour un tiers des projets de moins de 3 mois, les délais ne sont pas tenus. Cela se présente un peu mieux pour les projets de 3 à 6 mois avec des délais maîtrisés dans 72% des cas. Mais il n’y a guère de progrès dans la gestion des projets de 6 à 12 mois, presque deux fois plus enclins à déraper en 2010 (21%) qu’en 2009 (12%). En revanche les projets longs sont parfois raccourcis (c’est le cas de 5% des projets prévus pour durer plus de douze mois).

Il reste que, pour les directions générales que l’on dit généralement impliquée dans les projets, quels qu’en soient les budgets (pour 60% des projets et pour 79% des entreprises selon ce sondage), la prise de conscience des difficultés liées à ces dérapages n’est pas encore flagrante. Et notamment, les conflits de priorité. «Ce baromètre met en évidence des tensions importantes entre les exigences opérationnelles quotidiennes et le besoin de se projeter dans le futur, des tensions qui se sont exacerbées en 2010 par rapport à 2009», constate Stéphane Louit, directeur général adjoint de Sciforma France. A suivre, avec la prochaine vague de ce baromètre qui se veut trimestriel.