Non, Office 365 n’a pas totalement tué le marché de l’hébergement de messagerie Exchange en France. Quelques acteurs continuent de labourer ce marché et même d’y prospérer. Parmi eux, le nantais Openhost, opérateur de services cloud d’une quinzaine de personnes qui revendique plus de 20% de croissance annuelle. Certes, l’hébergement de messagerie Exchange n’est pas la seule activité de cette filiale du groupe de conseil en ingénierie et en informatique Consept – 7 M€ de chiffre d’affaires annuel pour un effectif de 110 personnes – mais il demeure la principale. Sa marque de fabrique : la qualité, la fiabilité et la souveraineté. Openhost héberge ainsi les messageries de ses clients sur sa propre infrastructure et se conforme à toutes les certifications et audits garantissant que leurs données ne sortent pas du territoire français. Très proche de Microsoft, Openhost est certifié COSN (Cloud OS Network), ce qui garantit l’utilisation optimum des briques d’infrastructures Microsoft, et vise la certification ISO 27001 cette année. La fiabilité de son infrastructure, qui fonctionne en 24/7, séduit même des revendeurs informatiques qui préfèrent s’appuyer dessus pour s’épargner des pertes de temps en support et dépannage. Les ventes indirectes représentent ainsi 30% de son activité.
La concurrence d’Office 365 ne lui fait pas peur. « Même s’il en venait à implanter ses infrastructures directement sur le territoire français, jamais Microsoft ne serait en mesure d’offrir les mêmes garanties que celles que nous offrons aux clients français en termes de souveraineté et de conseil, souligne Christophe Darfeuille, patron d’OpenHost. Le Cloud ne s’achète pas sur étagère. Il nécessite un accompagnement de bout en bout ». D’ailleurs, Openhost propose aussi le Cloud public de Microsoft et du Cloud hybride (connexion des applications critiques en local au Cloud public). Mais Christophe Darfeuille précise qu’il entend continuer à développer les infrastructures d’Openhost pour répondre aux clients qui veulent que leurs données restent en France. Il prévoit d’ailleurs d’ouvrir rapidement un nouveau datacenter, en plus de ses datacenters existants à Nantes et Paris, probablement en Vendée ou Bretagne dans l’espoir de gagner des clients en local. Bien que son siège soit implanté à Nantes, ses clients sont surtout en région parisienne et en Rhône-Alpes.
Bien sûr, dans la foulée des messageries hébergée, la société s’est diversifiée dans les services IaaS (sauvegarde, stockage, Cloud privé…), les services de collaboration (SharePoint dédié et mutualisé), les services de communication (Skype for business – qu’il est parmi les rares hébergeurs français à proposer avec option téléphonie), les services d’hébergement d’applicatifs métier, l’infogérance de Cloud… Mais toujours avec une approche valeur. « Vendre des VM nues ou de l’Office 365 sans les intégrer dans des projets globaux de modélisation des flux des entreprises et d’amélioration de leurs processus, c’est perdre ses clients à terme, assure Christophe Darfeuille. Nous nous positionnons en architecte Cloud, capable de différencie les couche d’infrastructures des couches de services d’exploitation ».