Les perspectives s’assombrissent encore pour les fournisseurs de composants mémoires de type DRAM ou flash NAND, déjà en butte à un fort ralentissement de leurs activités depuis plusieurs trimestres.

 

Le 2 octobre, l’association des fabricants de semi-conducteurs SIA (Semiconductor Industry Association) publiait ses chiffres sur les ventes mondiales de semi-conducteurs en août, signalant une croissance du secteur toujours vigoureuse mais « contrariée » par la « pression à la baisse continue sur les prix des mémoires DRAM et NAND », utilisées respectivement dans les ordinateurs et les baladeurs, les appareils photos numériques ou les téléphones portables. Le lendemain, le cabinet iSupply ajoutait que la crise financière actuelle risquait d’imposer un « nouveau défi » à des producteurs de mémoires qui sont « déjà en proie à un ralentissement majeur » : celui de trouver des fonds pour investir et rembourser leurs dettes.

 

Selon iSupply – qui a déjà mis en garde les investisseurs le 22 septembre contre une « surproduction importante, une faible demande et des baisses de prix aussi fortes qu’inattendues à l’approche d’une période traditionnellement calme sur ce marché » -, « les producteurs de mémoires DRAM auront à faire face très prochainement à de très sérieux problèmes de liquidités, considérant la vitesse à laquelle ils brûlent du cash et l’arrivée à maturité de leur dette à court terme ». Or la crise financière devrait induire, d’après ce cabinet, une hausse du coût de l’argent et une attitude plus timorée des banques vis-à-vis des investissements importants et « risqués ». Et donc un ralentissement des investissements sur un secteur jugé « intensif en capital ».

 

Dane-Elec déficitaire

 

Rappelons que les mauvaises nouvelles se multiplient pour les fabricants de mémoires. Quelques exemples : l’américain Micron Technology – quatrième plus gros producteur de mémoires DRAM et flash selon iSupply – vient de publier une perte de 1,6 milliards de dollars sur son exercice 2007/2008, contre une perte de 320 millions « seulement » un an plus tôt. Son concurrent japonais Toshiba – plus important fournisseur de mémoires flash aux cotés de Samsung Electronics – a auparavant revu à la baisse de 46 % ses prévisions de résultat net pour l’exercice en cours, faisant valoir notamment « l’érosion des prix des mémoires flash NAND ».

 

Le coréen Hynix – en deuxième place du classement pour les mémoires DRAM et en troisième sur les mémoires flash – a quant à lui annoncé fin juillet une perte nette de 422 millions d’euros sur son deuxième trimestre 2008, contre un bénéfice de 127 millions d’euros à la même période un an plus tôt. Pour le français Dane-Elec, distributeur et fabricant français de mémoires flash et DRAM, les pertes atteignent 4,8 millions d’euros au premier semestre 2008, contre un résultat net de 3,3 millions d’euros un an plus tôt.