Seuls cinq lauréats ont été sélectionnés par la commission technologies du Service des achats de l’Etat pour concourir sur ses appels d’offres de solutions d’impression. Une politique de centralisation que dénonce la FEB.

 

Le Service des achats de l’Etat (SAE) a rendu son verdict dans le courant de l’été. Seuls cinq fournisseurs, parmi lesquels LNA et SCC, sont désormais habilités à répondre aux appels d’offres que ce nouveau service, chargé de regrouper les achats de solutions d’impression de sept ministères et de nombreux services décentralisés de l’Etat (préfectures, hôpitaux, bases militaires, tribunaux, organismes culturels, etc.), passera au cours des quatre prochaines années. Un marché estimé entre 500 millions et 2 milliards d’euros sur quatre ans.

Pour signer cet accord cadre, LNA s’est associé à Konica et Lexmark, tandis que SCC a concouru avec Lexmark et Ricoh. Xerox, Sharp et Ricoh ont également été sélectionnés en direct. En revanche, les candidatures de HP (qui a répondu en partenariat avec Canon) et Canon n’ont pas été retenues. Les premiers appels d’offres ont été émis et les notifications devraient intervenir dans le courant du mois d’octobre.

« C’est la première fois que l’Etat lie ses achats de matériels d’impression aux services associés (management de parc, contrôle des usages, entretien de la politique d’impression…), explique Mathieu Laporte, directeur des services d’impression de SCC France. C’est aussi la première fois que l’Etat demande que ses imprimantes soient gérées sur un modèle de coût à la page. Il y a une réelle volonté de la part de l’Etat de reprendre la main sur les consommables et les services associés dans la perspective de faire baisser le coût de possession. Il est d’ailleurs prévu de concentrer le plus de volumes possibles sur des multifonctions départementaux même si le cahier des charges conserve une place aux imprimantes pour groupe de travail. En revanche, les imprimantes personnelles sont proscrites. »

Limité aux achats de solutions d’impression, ce contrat cadre est le premier du genre dans le secteur IT. Mais d’autres accords suivront, notamment pour des systèmes de stockage et des serveurs. Une politique de centralisation qui inquiète au plus haut point la Fédération des équipementiers de bureau. Celle-ci constate que la procédure mise en place exclut de fait ses adhérents de la commande publique, alors que celle-ci représente environ 20% de leurs revenus.

La FEB note d’ailleurs que l’hémorragie a déjà commencé, certains clients publics de ses adhérents s’étant rattachés aux marchés nationaux du SAE. Le syndicat professionnel cite ainsi les marchés perdus par Aquitaine Bureau Informatique, Copy Mob ou Sacfom Buro+ Rosny-sous-Bois. Une hémorragie qui pourrait bientôt gagner les intégrateurs régionaux de systèmes et stockage.