Acquisition mais pas fusion. Bien qu’il ait annoncé le rachat de LNA, SCH ne souhaite pas éliminer son concurrent. Au contraire. Il compte le conforter dans son rôle de trublion sur un marché en recherche d’alternatives.


En apprenant son rachat par SCH, beaucoup en ont conclu que LNA allait disparaître, avalé par SCC. En réalité, SCH ne cherche pas qu’à se débarrasser d’un concurrent. La holding va se servir de cette opération pour doubler sa faculté de soumissionnement. Autrement dit, LNA et SCC pourront concourir aux mêmes appels d’offres avec des réponses différentes. « Les clients apprécient d’avoir plus de choix. Nous en sommes la preuve vivante », justifie Thierry Martin, président de LNA.

Mais pour que cela puisse marcher, les deux sociétés doivent absolument rester étanches l’une à l’autre. « La loi permet à deux filiales du même groupe de répondre aux mêmes appels d’offre, pourvu qu’elles ne s’entendent pas sur les prix et ne s’échangent pas des informations confidentielles. Car, dans ce cas, c’est de l’entente et c’est passible de prison », poursuit Thierry Martin. C’est d’ailleurs là que réside la difficulté. Qu’un collaborateur fasse fuiter des informations ou contourne les règles, et c’est tout l’édifice qui s’écroule.

« C’est une vraie bonne idée qu’ont eue les dirigeants de SCH, se félicite Thierry Martin. Nous offrons une réponse attractive au marché. Pourquoi nous détruire ? SCH va nous permettre de combler nos lacunes, notamment sur les plans financiers, industriels et ressources humaines. Banquiers et fournisseurs nous pressaient de renforcer nos fonds propres. SCH va nous faire bénéficier d’encours illimités, de sa logistique intégrée, de sa force de frappe technique et de sa puissance de recrutement. »

Autant d’atouts qui devraient permettre à LNA poursuivre voire d’accélérer une croissance déjà rapide. Pour rappel, la société, qui ne faisait encore que 35 M€ de chiffre d’affaires en 2007, devrait dépasser les 110 M€ cette année. Et Thierry Martin espère atteindre rapidement les 200 M€. Il s’est engagé (lui et sa femme) à rester deux années au moins aux commandes de LNA et a signé une clause de non concurrence valable encore trois années supplémentaires.