Après un premier semestre difficile, comment se présente la dernière partie de l’année ? Nous avons demandé à Yann Hallosserie, directeur achats et marketing du 2e grossiste IT français, de partager son analyse.
Channelnews : Comment se porte Ingram Micro France en cette rentrée 2013 ?
Yann Hallosserie : Ingram va très bien. Nous avons enregistré un bon mois de juillet, au-dessus des attentes. Et août a été correct même si cela reste très compliqué sur certains marchés comme les notebooks. Ingram gagne des parts de marché. La tendance est régulière depuis le début de l’année. C’est vrai sur tous les segments de marché : PME, retail, grands comptes. Ingram récolte en cela les fruits des investissements mis en place depuis deux-trois ans. La diversification donne de bons résultats et le virage vers la valeur devient tangible. Par exemple, nous sommes en mesure de fournir des solutions intégrées complètes de digital signage comprenant l’équipement, l’installation, la formation, et l’alimentation en contenus. Et nous le faisons bien entendu sans nous substituer aux VARs, uniquement via la contractualisation de packages de prestations.
Comment se porte le channel et quels sont les segments porteurs ?
Yann Hallosserie : Le marché a légèrement cru depuis le début de l’année, de l’ordre de 1%, selon Context. On peut parler d’un marché un peu plus que plat. Cela dit, il est resté beaucoup de stocks de la fin 2012 qui ont paralysé le retail et ça a également été compliqué pour les revendeurs grands comptes. Heureusement, le marché PME se porte plutôt bien. Les revendeurs vont mieux qu’au début de l’année même s’il demeure beaucoup d’inquiétudes liées à l’évolution de leur métier. La dynamique se situe sur les communications unifiées, la mobilité, le Cloud, le « digital signage »… Nous sommes désormais dans le « délivrable » sur ces activités même si nous continuons d’informer et de former beaucoup.
Comment voyez-vous évoluer la situation au deuxième semestre ?
Yann Hallosserie : Je pense que la décroissance des notebooks devrait se calmer dans les prochains mois, grâce notamment à l’arrivée d’ultrabooks et de PC hybrides qui devraient favoriser la remontée des prix moyens. Le marché retail ne peut aller que mieux. On constate d’ailleurs une reprise chez les e-tailers. Sur les grands comptes, ça repart également depuis deux-trois mois mais on attend de voir la suite. Cela peut s’accélérer car beaucoup de projets retardés ne pourront plus l’être longtemps mais on peut aussi rester sur une croissance faible.
Etes-vous préoccupé par les défaillances de ces derniers mois qui ont tendance à toucher des acteurs de moyenne voire de grande taille ?
Yann Hallosserie : Non. Ma conviction c’est que le marché est à la fin d’une mutation et qu’on peut déjà percevoir les contours de l’IT des prochaines années. Beaucoup de revendeurs ont compris qu’ils devaient évoluer. Ils ont changé leurs méthodes, créé de nouvelles compétences, ou se sont rapproché de confrères – c’est ce que nous avons fait en rachetant Brightpoint. Bien sûr, tous ne se sont pas « activés » sur les nouveaux usages mais ils n’ont plus l’air bête quand leurs clients leur demandent du Cloud. Même les marques ont changé de positionnement ou de discours. Je pense à Lexmark, Cisco, Microsoft… Malheureusement, il y a ceux qui n’ont pas su muter. Ceux-là perdent du poids ou meurent.
Vous organisez les 9 et 10 octobre prochain la 20e édition de votre Showcase. Comment cela se présente et avez-vous prévu des nouveautés ?
Yann Hallosserie : Le Showcase 2013 se présente bien avec plus de 130 partenaires attendus. Notez qu’il se déroulera pour la première fois au Parc Floral. Parmi les nouveautés, on peut citer le parcours « Graines de solution », qui consistera à montrer des solutions de bout en bout sur les stands des fournisseurs. Nous aurons par exemple une Graine de solutions Thinkpad pour les métiers de la comptabilité sur le stand Lenovo avec les logiciels de Sage. Et puis on transformera l’essai de la diversification et de la valeur en annonçant de nouveaux services. Nous présenterons par exemple une offre d’intégration de NAS peuplé associé à un service de récupération de données.