Si la sinistralité est repartie à la baisse au mois de décembre, deux grosses défaillances sont venues assombrir le tableau : celles d’Infolution et de MPS France. Au final, la sortie de crise s’avère plus lente que prévu.
La tendance est de nouveau à la détente sur le front des défaillances d’entreprises dans le secteur IT. Après deux mois de forte hausse, elles sont repassées à la baisse en décembre, diminuant de 10% par rapport à décembre 2010, selon Coface.
Mais si elles ont été moins nombreuses, deux d’entre elles au moins laisseront des traces : celles du revendeur Infolution et du mainteneur MPS France. Le premier, dont on a déjà parlé ici, n’est pour l’instant qu’en redressement judiciaire. Mais elle affiche un passif de 19 M€ selon Coface et son avenir reste à l’heure actuelle encore incertain. Le second, qui réalisait près de 20 M€ de CA en 2010, disparaît corps et biens après une année de redressement judiciaire, laissant près de 300 personnes sur le carreau.
À noter également la liquidation du constructeur français de moniteurs haut de gamme iPure Resolutions (situé à Vallauris dans les Alpes Maritimes), qui avait réalisé 4,5 M€ de CA en 2010, et le redressement judicaire du revendeur montpellierain Degriff’PC.
Baisse de 4,5% des défaillances IT en 2011
Sur l’ensemble de l’année 2011, la société d’assurance crédit a comptabilisé 1265 défaillances d’entreprises IT, soit 4,5% de moins qu’en 2010. Un niveau de sinistralité proche de celui de 2008 (1232 défaillances), au commencement de la crise, mais encore nettement au-dessus de celui de 2007 (1130 défaillances). Pour comparaison, la baisse n’a été que de 2% pour l’ensemble de l’économie.
Si la tendance est positive, la baisse n’a pas été aussi franche qu’attendu, l’année ayant été émaillée de rechutes ponctuelles. Ainsi, celle de l’automne a eu un impact non négligeable sur le bilan annuel puisqu’en septembre la tendance était encore à une baisse de 8% à 9% sur douze mois glissants.
Des signaux négatifs pour 2012
« On reste dans un scénario de sortie de crise mais le tempo est plus lent que prévu », résume Romain Boldi, responsable du pôle des études statistiques et économiques de Coface Services.
Pour l’année 2012, ce dernier ne se risque à aucune prévision. Il se contente de relever quelques signaux négatifs, comme le resserement du crédit constaté dans les enquêtes de la Banque de France et de l’Insee, ou la vulnérabilité accrue des entreprises intermédiaires illustrée par les défaillances de Tecnopali, Mory Group ou SeaFrance…